Ici, seul le son des cloches de l'église vient perturber la quiétude environnante. Pendant que des chevaux gambadent dans un pré vert long comme un terrain de football, de jeunes couples aménagent une nouvelle zone pavillonnaire de Bernières-sur-Mer, à 20 km au nord-ouest de Caen.
Parmi eux, Audrey Desrues et Florent Daireaux, âgés de 29 et 30 ans, qui n'ont pas hésité à quitter Mondeville en septembre dernier. Avec 230 000 euros, ils ont pu s'offrir une maison de 120m2 sur un terrain de 650 m2. "Sur Caen, impossible de trouver un tel rapport qualité-prix, alors tant qu'à s'excentrer un peu pour trouver moins cher, nous avons décidé de nous rapprocher de la mer. Ici, c'est les vacances toute l'année car dès que l'envie nous pique, nous allons à la plage".
Des impôts locaux moins chers
Comme tous les "rurbains", Audrey et Florent reconnaissent que le seul inconvénient réside dans le temps et l'argent consacrés aux déplacements pour se rendre au travail. Et ces deux infirmiers de profession ne sont pas les seuls, eux qui mettent respectivement 25 et 40 minutes pour aller bosser.
Sam Lee, père de deux enfants et résident de Crépon à 18 km de Caen, a su apprivoiser cette contrainte. "Tout dépend de l'endroit où on travaille. Nous avons des amis qui habitent au sud de Caen à Cormelles, mais qui mettent autant de temps que nous, car leur entreprise se trouve au nord de la ville." "En 20 minutes, j'ai le temps de déposer les filles à la garderie et de gagner mon bureau à l'entrée de Caen", complète sa femme, Aurélie.
Les impôts locaux font également partis des arguments souvent avancés par les "rurbains". Aurélie et Sam Lee paient désormais 500 euros de taxe foncière et de taxe d'habitation pour une maison de 105 m2 à Crépon, contre 1 600 euros lorsqu'ils habitaient un appartement de 74 m2 à Hérouville. "C'est vrai que depuis 2008, le prix du carburant a augmenté, mais entre les impôts locaux moins chers, le stress de la ville qui a disparu, les tentations de consommer qui sont moindre et l'abattement fiscal qui prend en compte nos frais de déplacement pour aller au boulot, nous sommes loin d'être perdants", analyse Aurélie.
Pour les enfants
De son côté, Karine Féron, coiffeuse sur Caen et résidente de Villers-Bocage, regrette l'augmentation des prix de l'essence. "C'est vrai qu'en 2005 encore, 30 euros d'essence me suffisait pour la semaine. Aujourd'hui, le billet de 50 euros y passe !" Pas question pour autant de remettre en cause son attachement à la campagne. "Le seul frein, se seront peut-être mes enfants de 7 et 12 ans qui une fois adolescents, auront sûrement plus envie de sortir sur Caen."
Leur épanouissement est bien sûr un moteur essentiel de cette fuite vers la campagne. "Sans enfant, on serait peut-être restés à Caen", confie Céline Restout, maman épanouie à Colleville-Montgomery, à 15 km de la capitale bas-normande. "Ici, c'est top pour eux. De l'enfermement de l'appartement ils sont passés à l'ouverture sur l'extérieur avec le jardin et la plage à proximité." La famille apprécie tout particulièrement les pistes cyclables de la commune qui permettent aussi bien d'aller faire quelques courses, que de se rendre en bord de mer. "En venant habiter ici, je n'ai pas vu une grosse différence par rapport à mon budget essence, car même quand on était à Caen, j'avais besoin de ma voiture !"
Repères
Mobilité. Selon l’INSEE, près de 70 % des actifs bas-normands quittent leur domicile pour aller travailler. Ils n’étaient que 60 % en 1999 et 23 % en 1968.
27 minutes. C’est le temps moyen consacré par les actifs français pour se rendre à leur travail (étude du groupe Regus, 2010), soit 54 minutes par journée travaillée.
Voiture. La voiture reste le mode de transport privilégié. 78 % des actifs bas-normands l’utilisent pour rejoindre leur lieu de travail, contre 51% à l’échelle nationale.
Capitale régionale. Chaque jour, l’unité urbaine de Caen, avec son poids dans l’économie régionale, attire près de 57 000 actifs venant de l’extérieur.
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