Le porte-parole du ministère de la Santé Kianouche Jahanpour a affirmé que la situation "s'améliorait" mais a tout de même appelé les Iraniens à limiter leurs déplacements.
M. Jahanpour a annoncé le décès de quatre nouvelles personnes parmi 44 nouveaux cas de personnes infectées par le nouveau coronavirus détectés ces dernières 24h.
Près de 140 personnes, dont le vice-ministre de la Santé, ont été infectées par la maladie à travers le pays et la plupart des voisins de la République islamique ont mis en place des mesures de restrictions des déplacements et de placement en quarantaine.
Nombre d'écoles, universités et centres culturels ou sportifs ont été fermés et de nombreux événements repoussés pour permettre à des équipes sanitaires de désinfecter les lieux et transports publics iraniens.
"Peur extrême"
"Nous ne devrions pas laisser l'Amérique ajouter un virus, appelé la peur extrême (...), au coronavirus", a déclaré le président iranien Hassan Rohani à l'issue d'une réunion de son cabinet au lendemain d'une déclaration du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo appelant l'Iran à "dire la vérité" au sujet de l'épidémie en Iran.
"Les Américains eux-mêmes sont en difficulté face au coronavirus. 16.000 personnes sont mortes de la grippe (aux Etats-Unis) mais ils ne parlent pas de leurs propres (morts)", a ajouté M. Rohani.
Mi-février, les autorités américaines ont étendu les tests du nouveau coronavirus aux personnes présentant des symptômes grippaux. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains avaient alors indiqué que 14.000 décès dus à la grippe avaient été recensés pour la saison 2019-2020.
"Le régime iranien aurait caché des détails vitaux sur l'épidémie dans ce pays", a affirmé Mike Pompeo, lors d'une conférence à Washington, dans un contexte de tensions exacerbées entre l'Iran et les Etats-Unis.
La veille, un député de Qom avait fait état de 50 morts des suites du nouveau coronavirus. Le vice-ministre de la Santé Iraj Harirchi a démenti ces propos lundi, promettant de démissionner si ce chiffre était confirmé, avant d'annoncer mardi qu'il avait été lui-même contaminé par le virus.
Le porte-parole du gouvernement Ali Rabii, aux côtés duquel M. Harirchi était apparu toussant et transpirant lors d'une conférence de presse lundi, attend lui les résultats de son test.
Depuis l'annonce le 19 février des deux premiers décès dus à la maladie, à Qom, ville sainte chiite du centre du pays qui attire pèlerins et théologiens du monde entier, le gouvernement a promis d'être plus transparent après avoir été accusé de minimiser le bilan de l'épidémie sur son sol et de mal gérer la propagation du virus.
M. Rohani a insisté mercredi sur les progrès de l'Iran face à l'épidémie, évoquant une "baisse des visites (à l'hôpital) et des progrès dans le traitement".
"Légèrement préoccupante"
Selon le dernier bilan du ministère de la santé, plus de la moitié des 31 provinces sont touchées: neuf nouveaux cas ont été détectés à Qom, quatre à Téhéran, neuf à Gilan, trois au Khuzestan et deux au Sistan-Balouchistan, à Fars et au Kohgilouyeh-Bouyer-Ahmad.
Un nouveau cas a été détecté dans chacune des province de Markazi, Kermanshah, Ardebil, Mazandaran, Lorestan, Semnan et Hormozgan.
Le porte-parole du ministère de la Santé, M. Janhanpour, est néanmoins apparu optimiste quant à la situation à Qom, épicentre de l'épidémie dans le pays.
"Toutes les 24 heures, au moins 10% de ceux qui sont hospitalisés ou des cas suspects sont autorisés à sortir et sont en bonne santé", a-t-il déclaré.
Mais à Gilan, province située au bord de la mer Caspienne et très prisée des vacanciers notamment téhéranais, "la situation est légèrement préoccupante" puisqu'elle est la deuxième en termes de nouveaux cas détectés, dont beaucoup sont des personnes qui avaient voyagé dans d'autres provinces.
Les autorités ont invité les Iraniens à limiter leur déplacement mais n'ont annoncé aucune mesure de placement en quarantaine, jugeant cette méthode obsolète et inefficace.
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