Le ministère de la Santé à annoncé la mort de trois nouveaux patients touchés par le COVID-19. Au total, il y a huit décès sur un total de 43 cas de contamination.
Les premiers cas en Iran et les deux premiers décès, survenus dans la ville sainte chiite de Qom au sud de Téhéran, ont été annoncés mercredi, deux jours avant les élections devant renouveler le Parlement.
"La propagande a commencé il y a quelques mois et s'est intensifiée à l'approche des élections et (tout particulièrement) les deux derniers jours (avant le scrutin) en utilisant le prétexte de cette maladie", a jugé dimanche le guide Ali Khamenei lors de son cours hebdomadaire à des étudiants en théologie à Téhéran.
Selon son site internet officiel, l'ayatollah Khamenei a dénoncé "l'énorme nuage (de désinformation, ndlr) créé par les médias étrangers" qui "n'ont pas manqué la moindre occasion de décourager les gens d'aller voter".
Mais "malgré cette propagande", le "guide de la Révolution islamique a (rendu grâce) pour la participation massive de la population aux élections".
Le ministère de l'Intérieur doit annoncer plus tard dans la journée les résultats définitifs du scrutin, qui avait été prolongé de six heures afin de permettre au maximum d'Iraniens de voter.
Ecoles, lieux culturels fermés
Aucun chiffre officiel sur la participation n'a encore été publié. Selon l'agence Fars, proche des ultraconservateurs, la participation tournait autour de 40% à l'heure de la fermeture initiale des bureaux de vote, avant la prolongation.
En amont du scrutin, de nombreux observateurs, à l'étranger et en Iran, avaient prédit une forte abstention après la disqualification massive de candidats réformateurs et modérés.
Et selon les premiers résultats publiés samedi, les conservateurs sont en tête.
L'Iran a été le premier pays du Moyen-Orient à faire état de la mort de patients atteints du nouveau coronavirus.
Les deux premiers morts, à Qom, ont été présentés comme des Iraniens d'un âge avancé. La nationalité des autres personnes décédées ou contaminées n'a pas été précisée, ce qui laisse penser que celles-ci sont très vraisemblablement iraniennes.
En guise de "mesure préventive", les autorités ont annoncé la fermeture des écoles et universités, cinémas, théâtres et autres lieux culturels dans 14 des 31 provinces du pays.
La décision a d'abord été prise pour la province de Qom. La mesure touche désormais une bande de territoire s'étendant dans l'ouest et le nord du pays: sont ainsi concernées les provinces Markazi, Gilan, Ardabil, Kermanshah, Qazvin, Zanjan, Mazandaran, Golestan, Hamedan, Alborz, Semnan, Kurdistan et Téhéran.
Dans ces zones, tous les événements culturels et artistiques ont été interdits pour une semaine.
Téhéran en "quarantaine"?
Cité par la télévision d'Etat, le ministre de la Santé Saïd Namaki a annoncé la gratuité des soins liés à la maladie. Dans chaque ville, au moins "un hôpital sera consacré exclusivement" à l'accueil, au dépistage et au traitement "des cas de coronavirus".
A Téhéran, où ont été détectés 4 des 15 nouveaux cas annoncés dimanche, la municipalité a ordonné la fermeture des fontaines à eau et des échoppes vendant des friandises dans le métro.
Gholamréza Mohammadi, porte-parole de la mairie, a indiqué que les bus et les rames de métro étaient en train d'être désinfectées.
"Si le nombre de personnes infectées augmente à Téhéran, la ville entière sera mise en quarantaine", a déclaré à la télévision Mohsen Hachémi, président du conseil municipal de la capitale, où ont fleuri des affiches incitant les gens à ne pas se serrer la main pour prévenir la diffusion du virus.
La capitale iranienne compte plus de 8 millions d'habitants.
Le chef du centre hospitalier universitaire de Qom, Mohammad Réza Ghadir, a lancé, lui, un appel à l'aide à la télévision: "nous sommes en première ligne. Nous avons besoin d'aide. Si je ne dois dire qu'une chose, c'est ceci: aidez Qom".
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