"On n'a pas une science infuse qui nous tombe sur la tête", lance Danielle Pignat, qui achève son deuxième mandat comme maire de Saint-Jacques-sur-Darnétal. Bien qu'elle-même issue de la fonction publique d'État, elle n'a pas hésité après sa première élection en 2008, à suivre une formation sur les finances publiques avec son adjoint. "Ça nous a permis d'avoir le recul pour analyser un budget, un complément intellectuel sur ce que veulent dire les chiffres." En 2016, la nouvelle adjointe aux finances a suivi une formation similaire. Bien que les crédits alloués à la formation des élus soient obligatoires, ils sont pourtant encore peu nombreux à les utiliser. Soit par manque de temps. Soit parce qu'ils apprennent "sur le tas" comme ils disent, auprès de leur prédécesseur.
L'école des maires, sous l'œil de notre dessinateur Kurt.
Une formation bientôt obligatoire
Pour chaque élu municipal, l'accès à la formation est prévu par des crédits municipaux obligatoires. Ils sont votés dans les trois mois après l'installation du conseil. Leur montant est compris entre 2 % et 20 % du montant total des indemnités de fonction des élus. Depuis 2017, les élus peuvent aussi faire valoir le Droit individuel à la formation (DIF), d'une durée de 20 heures par année pleine de mandat. "La plupart des personnes qui passent en formation découvrent l'ampleur de la tâche de maire", détaille Jérôme Trinquier, formateur auprès de l'association des maires de France, qui a désormais l'agrément du ministère de l'Intérieur. Les 12 premiers mois sont selon lui primordiaux, surtout quand il y a renouvellement d'équipe. "Il faut réfléchir à l'organisation stratégique, à l'installation du conseil municipal, des commissions, à la rédaction du règlement intérieur ou aux différentes représentations extérieures dans les conseils d'administration", détaille-t-il. Autant d'éléments précisément encadrés et qui ne s'inventent pas. Lui dispense essentiellement des formations en ressources humaines et en finances publiques. Pour ceux qui ne sautent pas le pas, l'Association départementale des maires (ADM76) propose au moins une série d'ateliers après les élections, pour "permettre un échange", explique Sophie Evrard, directrice de l'association. Ils concerneront en 2020 le fonctionnement du conseil municipal, les pouvoirs de police du maire, l'élaboration du budget, les liens avec les intercommunalités et les règles d'urbanisme. L'ADM entend jouer un rôle de facilitateur pour les maires qui souhaiteraient creuser davantage les sujets. "On espère un sursaut après les prochaines élections", explique la responsable qui juge nécessaires ces formations. Ce devrait être le cas, puisqu'en 2020, pour la première fois, les élus ayant reçu une délégation dans les communes ou intercommunalités de plus de 3 500 habitants auront l'obligation de se former dans leur première année de mandat.
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