Les difficultés s'accumulent à la SNCF. Alors qu'un nouveau plan de transport, qui devait permettre de mettre sur les rails 10 % de trains en plus en 2020 en Normandie, est entré en vigueur, les conditions sont loin d'être réunies pour qu'il soit respecté. La faute à la grève, "pas totalement terminée", rappelle Jean-Philippe Dupont, directeur régional SNCF voyageurs pour la Normandie, et dont les conséquences se font sentir dans le temps, en particulier pour la maintenance. "Les opérations ont été décalées dans le temps", explique le responsable. Et le matériel particulièrement vieillissant de la Normandie, avec des locomotives de plus de 50 ans, n'arrange rien. Les pannes se multiplient et il n'y a pas assez de rames disponibles pour assurer le plan de transport promis. Ce ne serait rien si les nouvelles rames Omneo étaient livrées dans les temps. Mais là aussi, le constructeur Bombardier accuse du retard, avec seulement une rame en service en ce moment, alors que la SNCF pensait en avoir quatre d'ici fin février.
Enfin, comme les ennuis n'arrivent jamais seul, le remblai d'Apremont près de Mantes-la-Jolie s'est affaissé, ce qui entraîne un allongement du temps de parcours de 15 minutes sur la ligne Paris-Caen-Cherbourg. Des retards qui ensuite, dans le nœud mantois, perturbent la circulation de l'ensemble des trains, y compris ceux de la ligne Paris-Rouen-le Havre. "Le remblai d'Apremont date de 1860 avec des matériaux anciens, ce qui rend la tâche complexe", détaille Hélène Vasseur, directrice territoriale SNCF Réseau. Des travaux sont en cours avec la pose de 45 palplanches, des sortes de pieux qui permettent de renforcer le remblai. "Les travaux prennent fin le 27 février. En mars, la vitesse repassera à 40 km/h pour un allongement du parcours de 5 minutes. En avril, tout doit revenir à la normale."
Un plan de transport adapté
"Sans nouvelle rame, on ne peut rien faire", rappelle de son côté Jean-Philippe Dupont. Il propose, dès le lundi 17 février, d'adapter le plan de transport en Normandie. En clair, moins de trains avec un aller-retour quotidien supprimé sur les grands axes, pour adapter le nombre de voyages aux rames disponibles et assurer plus de fiabilité. Le directeur s'engage également, comme le lui demandait le président de la Région Hervé Morin, à renforcer l'information voyageur, avec plus de réactivité sur les réseaux sociaux, une personne dédiée à l'information sur les trains normands à Saint-Lazare et une information des voyageurs à 17 heures la veille, en cas de trains supprimés.
Il consent également à un geste commercial : la garantie voyageur, qui permet aux abonnés de bénéficier de 15 % de réduction en cas de retards à répétition, est portée à 30 % pour les abonnés annuels comme mensuels, sur les lignes concernées par les désagréments uniquement.
Ce plan de transport adapté doit être en vigueur au moins jusqu'au mois d'avril, date à laquelle les nouvelles rames et le rattrapage du retard sur la maintenance doivent permettre de revenir au plan de transport initial.
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