Les inspections annuelles de sites classés vont augmenter de 50 % d'ici 2022 et un bureau d'enquête accident "indépendant" sera créé pour les incidents industriels, selon un plan d'action gouvernemental visant à tirer les leçons de l'incendie de l'usine Lubrizol.
Des contrôles en hausse
Élisabeth Borne a présenté, ce mardi 11 février, une série de mesures pour améliorer la prévention des risques industriels. Selon les autorités, 18 000 inspections avaient été menées en 2018 sur les 500 000 "installations classées pour la protection de l'environnement" (ICPE), dont 1 300 sites Seveso présentant des risques majeurs. Un total qui a cependant baissé de 40 % ces dernières années.
Le nombre annuel de ces contrôles va augmenter de 50 % d'ici la fin du quinquennat, a annoncé la ministre, grâce notamment à un allègement des tâches administratives que doivent effectuer les inspecteurs, au détriment du travail de terrain. En outre, "il y aura des contrôles ciblés sur les sites Seveso et nous élargissons le périmètre en prenant en compte tout l'environnement de ces sites", notamment afin d'éviter les "effets dominos", a-t-elle assuré.
La ministre a également annoncé la création d'un "bureau d'enquête accident indépendant" pour "tirer tous les enseignements des accidents industriels les plus importants". Composé d'inspecteurs "connaissant bien" le secteur et donc "immédiatement opérationnel", "il ne pourra recevoir d'instructions de quiconque, y compris pour la transmission des résultats", a assuré la ministre lors d'une conférence de presse.
Un exercice tous les ans
Le plan d'action prévoit aussi des mesures qui s'imposeront aux industriels. Le gouvernement veut ainsi que les sites Seveso dits "seuil haut", les plus dangereux, soient obligés de réaliser tous les ans un exercice de mise en œuvre de leur plan d'urgence en cas de sinistre, alors que les autres sites classés resteront sur un exercice tous les trois ans.
Alors que la liste des produits présents sur les lieux de l'incendie à Rouen avait mis du temps à être publiée, "nous allons changer la réglementation et demander aux industriels de tenir à jour en permanence des fichiers avec la nature et la quantité de produits stockés sur leur site", promet également la ministre.
En cas d'incendie, "les industriels devront nous fournir la liste des produits concernés dans des termes clairs, immédiatement", et avoir également établi une liste des polluants pouvant être dégagés en cas d'incident, dit-elle.
"Je pense que les industriels sont bien conscients qu'il s'agit d'un enjeu d'acceptabilité par les populations", a souligné la ministre, pour qui "le gouvernement veut préserver l'industrie (en France), ce qui nous impose d'être suffisamment transparents". Par ailleurs, un second train de mesures portant sur "la gestion de crise", et particulièrement l'information du public, sera présenté "avant l'été", a confirmé la ministre.
Avec AFP.
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