Un spectacle de désolation. Au moins deux décharges sauvages sont implantées à Saint-Aubin-sur-Quillebeuf, selon l'association Robin des Bois. Les déchets sont déversés depuis le haut des falaises et dégringolent vers la Seine, en pleine zone du parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande. Cette situation perdurerait depuis au moins 20 ans. "Au départ, c'était marginal. On voit l'évolution sur les photos aériennes. Les temps changent, le type de déchets aussi, tout comme les quantités. Il y a eu une accélération du phénomène au cours des cinq-six dernières années", décrit Charlotte Nitard, directrice de campagne de l'association Robin des Bois. La plus grosse de ces décharges ferait au moins 200 mètres de long. "C'est une pratique qui est ancienne, mais qui s'incruste de plus en plus avec des déchets de nature plastique et des déchets de travaux publics, qui ont tendance à s'agrandir et à se diversifier. Une activité illégale, pour laquelle certaines personnes seraient rémunérées pour accepter ces ordures. Cela ne doit pas continuer. Il y a des lois qui existent, il y a le Code de l'environnement." En plus de l'impact visuel, des conséquences sur les sols et les eaux, il y aurait un effet sur la qualité de l'air, "car il y a des brûlages à l'air libre. On sait que les déchets plastiques, quand ils sont détruits par le feu, émettent des polluants dangereux."
Quelles réponses pour mettre fin à cette situation ?
Ces deux décharges sont situées sur deux terrains différents. Deux propriétaires sont mis en cause dans ce dossier. Ils ont reçu un courrier de monsieur le maire leur demandant de cesser immédiatement ces déchargements et ces abandons de déchets. Robin des Bois, qui a l'intention de porter plainte, constate un manque d'entrain pour faire bouger les choses. "Le maire n'a pas été aidé. La gendarmerie lui a dit que ces agissements se déroulaient sur des terrains privés donc ce n'est pas une priorité pour elle. Les autorités, comme la DREAL, responsable de la gestion des déchets sur le territoire, n'ont pas été non plus d'un grand secours. Il y a eu quelques frétillements au moment de l'Armada de Rouen en juin 2019, car les déchets sont visibles depuis les bateaux, mais après l'Armada, tout ça est retombé dans le silence." Contacté par nos soins, le parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande se dit attentif au dossier, mais il n'a aucun pouvoir d'intervention. De son côté, la préfecture de l'Eure doit revenir vers nous pour évoquer les moyens qui sont en sa possession. Robin des Bois précise : "Les principaux responsables sont les propriétaires des terrains."
Voici les éléments de réponse apportés par la préfecture de l'Eure :
Les services de l'État, informés par l'association Robin des Bois, sont mobilisés concernant des dépôts de déchets en mélange, notamment issus du BTP, sans autorisation, sur deux parcelles de la commune de Saint-Aubin-sur-Quillebeuf.
Le 24 janvier 2020, le maire a transmis deux courriers aux propriétaires des lieux les mettant en demeure de nettoyer rapidement leur terrain situé en bord de Seine.
Par courrier du 10 février 2020, un courrier du sous-préfet formule une proposition d'assistance et d'appui des services de l'État auprès du maire de la commune, seule autorité investie des pouvoirs de police et compétente pour prendre les mesures adaptées pour assurer l'élimination des déchets abandonnés, dans la continuité des mises en demeure adressées aux propriétaires des lieux par le maire.
Dans ce même courrier, un guide a été transmis au maire rappelant les procédures à mettre en œuvre pour réprimer les infractions à la réglementation sur les déchets.
Les services de la DREAL vont mener, aux côtés du maire une visite d'inspection. À l'issue la DREAL proposera les sanctions administratives et pénales pour résorber ces dépôts de déchets illégaux.
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