Les vins et alcools, dont les trois principaux producteurs et exportateurs mondiaux sont européens (Italie, France et Espagne), sont particulièrement exposés aux aléas qui pèsent sur le commerce international de marchandises ces récentes semaines.
Ainsi en novembre aux Etats-Unis, les exportations de vins français se sont effondrées de 44% par rapport à octobre, durement frappées par les taxes de 25% imposées par l'administration Trump à partir du 18 octobre sur les vins "tranquilles" (non pétillants) de moins de 14 degrés, français, allemands et espagnols.
Côté chinois, le ralentissement de la croissance économique pèse sur la consommation de vin dans ce pays, ainsi que la concurrence de plus en plus vive des vins chiliens en vrac, exemptés de droits de douane, souligne l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
Mais la crise sanitaire provoquée par le nouveau coronavirus pourrait aussi déstabiliser le marché mondial du vin, organisé autour de grands salons internationaux qui permettent les rencontres et la commercialisation des crus de l'année précédente.
Chengdu reporté sine die
Le salon des vins et spiritueux le plus important de Chine continentale, prévu à Chengdu du 26 au 28 mars, a ainsi été purement et simplement reporté sine die par les autorités chinoises, signale le site professionnel spécialisé Vitisphere.
Le salon Vinexpo Hong Kong pourrait aussi être décalé. "Personne ne sait quand il y aura le pic de l'épidémie, là on parle peut-être d'avril. On a des inquiétudes. Pour le moment le salon de Hong Kong est maintenu en mai, mais si les choses devaient durer j'ai éventuellement prévu un scénario de repli sur le mois de juillet", a indiqué Rodophe Lameyse, directeur général de Vinexpo, au blog spécialisé Côté châteaux.
"On a connu le SRAS, mais là on est plongé au cœur du réacteur", a-t-il ajouté.
Au salon Wine Paris-Vinexpo, inauguré par le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume lundi matin, toutes les interprofessions françaises de viticulteurs (vins de Loire, Côtes du Rhône, Bordeaux, Alsace...) sont réunies pour la première fois en un même lieu, aux côtés des grands crus classés, champagnes ou cognacs appartenant à des groupes de luxe.
L'objectif avoué des organisateurs est de concurrencer le premier salon européen du vin, ProWein, qui se tient dans un mois à Düsseldorf en Allemagne.
Les vignobles de 20 pays et de 60 régions viticoles du monde sont aussi représentés: de l'Afrique du Sud à la Turquie en passant par l'Allemagne, l'Argentine, l'Autriche, l'Espagne, les Etats-Unis, la Grèce, l'Italie, ou même le Royaume-Uni et la Suisse.
Surfant sur la mode du bio, un pavillon entier du salon, baptisé Wow, rassemble près de 110 producteurs de vins biologiques ou biodynamiques labellisés, en provenance de France et de différents pays comme le Liban, l'Afrique du Sud ou le Chili.
L'attractivité de Paris, qui, bien qu'éloignée des vignobles, met les petits plats dans les grands avec de multiples animations dans les restaurants et bars à vins, est mise en avant pour attirer des acheteurs internationaux.
Pari réussi pour Angelena Battaglia, dont la famille originaire de Sicile est importatrice et distributrice de produits alimentaires et d'alcools dans l'Illinois près de Chicago (Etats-Unis). Elle est arrivée dès vendredi pour participer aux World Wine Meetings, des rencontres professionnelles privées, organisées par Wine Paris dans un grand hôtel de la capitale durant le week-end.
"J'ai déjà rencontré deux producteurs français, deux italiens et un portugais, une belle expérience", a-t-elle expliqué samedi à l'AFP, "et voir le Louvre était un rêve".
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