Un ancien militaire français, converti à l'islam et au profil psychologique instable, doit être jugé le mercredi 5 février à Paris pour avoir préparé une attaque contre la base aérienne d'Évreux, en 2017, au nom du groupe État islamique. L'homme de 37 ans comparaîtra détenu devant le tribunal correctionnel, notamment pour "entreprise terroriste individuelle".
Le 5 mai 2017, deux jours avant le second tour de l'élection présidentielle, cet homme, alors sans emploi, avait été arrêté à l'aube aux abords de la base militaire alors qu'il regagnait son véhicule surveillé par les gendarmes. Les vêtements boueux, il portait les insignes du groupe État islamique (EI). Il avait abandonné dans les champs un fusil à pompe, deux revolvers à poudre et trois couteaux de commando, et découpé le grillage d'enceinte de la base.
Un profil psychiatrique instable
Il avait revendiqué son projet dans un courrier envoyé avant son arrestation à plusieurs médias. "Je [suis un] soldat musulman défendant ma patrie : l'État islamique. C'est moi qui est (sic) préparé avec l'aide d'Allah l'attaque contre la base militaire aérienne (BA 105) d'Évreux Fauville", écrivait-il. Après la mort brutale de sa compagne en 2011, il avait quitté l'armée en 2013 après dix ans de service et s'était radicalisé. Brigadier dans des régiments d'artillerie, il avait notamment été déployé en Côte d'Ivoire et au Liban et plusieurs fois décoré. Deux expertises de 2017 et 2018 ne pointaient pas de troubles psychiques mais décrivaient une "personnalité paranoïaque", potentiellement dangereuse.
Hospitalisé deux mois en psychiatrie fin 2017, il avait ensuite été placé à l'isolement avec surveillance accrue, notamment pour éviter un suicide. "Il n'y a pas de troubles mentaux avérés", s'était-il défendu lors d'une audience de procédure en décembre. "Personne n'a été affecté par une quelconque violence de ma part", avait-il affirmé. "Si j'ai fait ça, c'était un coup de gueule (...) parce que j'ai été persécuté par des perquisitions", avait-il ajouté.
Le domicile de l'individu, fiché S pour sa radicalisation, avait fait l'objet de perquisitions administratives en 2015 et 2017, dans le cadre de l'état d'urgence. Lors de l'enquête, il avait affirmé avoir prêté allégeance à l'EI dès 2014. "Je ne voulais pas faire un maximum de morts, je voulais que ça frappe la République", avait-il déclaré. Il avait assuré avoir renoncé de lui-même à son action. Les magistrats qui l'ont renvoyé devant le tribunal ont au contraire estimé que c'est "son repérage par les forces de l'ordre" qui l'a poussé à renoncer.
Avec AFP
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