Spectacle de cirque aérien et chanté, Les princesses revisite les contes de fées. Pomme croquée avec volupté par une sensuelle princesse, jeune beauté alanguie sur un lit de clous ou jouant la fausse proie du chasseur, ces princesses-là cassent les codes et secouent les puces des mythes. Auteure et interprète, Marie Jolet nous explique ce projet audacieux auquel le Cheptel a donné le jour en 2016.
Quel est le sujet de ce spectacle ?
"On y parle d'amour, du temps qui passe mais aussi du rapport au corps. Nous avons choisi d'exprimer cela à travers la figure de la princesse. Comment rester une princesse ? Ne sommes-nous pas tous des princesses ? Le spectacle s'inspire à la fois des contes de fées traditionnels et bouscule ses conventions parce qu'on requestionne constamment la figure de la princesse belle et figée telle qu'elle apparaît dans ces contes. On se sert de ces archétypes pour replacer ces princesses dans la "vraie vie". Les trois princesses du spectacle sont toutes très différentes et illustrent plusieurs facettes de la féminité."
Comment l'idée de ce spectacle a germé ?
"J'ai d'abord eu le désir de travailler avec la chanteuse/auteure/compositrice Marjolaine Karlin et d'approfondir mon travail d'aérien de proximité. J'ai proposé à mes camarades du Cheptel Aleïkoum un terrain de jeux, où chacun a apporté sa pierre. J'ai défini la structure, la thématique, les principaux axes de réflexion… puis chacun a eu la place de créer et de s'exprimer, car notre compagnie mise avant tout sur le partage et l'échange. Le mot "cheptel" dont est affublée la compagnie illustre bien la diversité du collectif : chaque individu à sa propre identité mais tous appartiennent à la même ferme. "Aleïkoum" souligne, quant à lui, cette idée d'ouverture. Dans ce spectacle, la part du chant est essentielle et vient compléter la pratique aérienne, le fakirisme, les acrobaties. Il nous permet de raconter autrement qu'avec le corps, les questions qui nous animent."
Quelle forme originale avez-vous choisie et pourquoi ?
"J'ai souhaité approfondir mon désir de proximité avec le public dans ma pratique du cirque aérien. La scénographie que j'ai choisie privilégie ce rapport de proximité. Le spectacle est en effet donné sous un petit chapiteau sans toile appelé la méduse, une structure autonome et amovible. La piste est très petite, le gradin vraiment pentu. Cette installation plonge le public au cœur d'une petite arène dans laquelle évoluent les artistes. Cela nous permet de créer une vraie intimité, un rapport direct avec le public qui lui donne le sentiment de partager le risque de l'acrobate, mais le plonge aussi plus directement dans l'intrigue. La structure nous enveloppe tous et favorise aussi les interactions entre le public. Notre espace de jeu dépasse celui de la piste : les artistes investissent également la salle. Cette proximité immédiate change radicalement le point de vue du spectateur sur les acrobaties aériennes traditionnellement exécutées à distance."
Pratique. Du 6 au 8 février au Cirque-théâtre d'Elbeuf. 13 à 17€. Tél. 02 32 13 10 50
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