"Je sais que l'élection qui se présente sera une élection difficile", a déclaré le Premier ministre devant plusieurs centaines de ses soutiens massés dans une petite salle de la cité normande.
Le scrutin du 15 et 22 mars sera "humainement difficile au sens où je dois faire la part entre le candidat que je suis au Havre et le Premier ministre que je suis tout le temps", a-t-il poursuivi.
"Et politiquement difficile car certains voudront faire de cette élection un test national. Certains essayeront peut-être de tendre le débat, voire de l'empêcher", a-t-il fait valoir, alors qu'à l'extérieur retentissaient des bruits de détonations et sirènes provenant de quelques centaines de manifestants.
"Mais tout bien pesé j'ai décidé d'y aller", a martelé M. Philippe.
Edouard Philippe, maire du Havre de 2010 jusqu'à son accession à Matignon en 2017, a officialisé vendredi matin sa candidature comme tête de liste dans son port d'attache, "la seule ville où je peux envisager de me présenter au suffrage universel".
"C'est un choix à la fois longuement mûri et évident", a-t-il plaidé.
Pour l'expliquer, M. Philippe a souligné que "quand on a un bilan, la moindre des choses c'est d'être au rendez-vous des engagements qu'on a pris".
Et puis, "on n'abdique pas l'honneur d'être une cible", a-t-il insisté, paraphrasant le Cyrano d'Edmond Rostand. "Personne n'aurait compris que je ne sois pas celui qui conduit la liste, assume le bilan et présente le projet", a-t-il observé.
S'il était élu, M. Philippe a répété qu'il cèderait le fauteuil au maire sortant (LR) Jean-Baptiste Gastinne, le temps de son bail à Matignon.
"Ma seule ambition politique, c'est d'être maire du Havre quand cette mission s'achèvera", a-t-il souligné. "J'ai connu des Premiers ministre qui ont eu d'autres ambitions politiques, pas moi", a-t-il encore promis, écartant ainsi de nouveau toute velléité de se présenter à l'élection présidentielle de 2022.
Concernant son programme, qu'il détaillera dans les prochaines semaines, il sera "fait pour beaucoup de continuité, de cohérence, mais aussi d'ambition". Sa liste sera marquée du sceau du "rassemblement, de l'ouverture et du renouvellement": "les appartenances partisanes me sont assez largement indifférentes", a glissé M. Philippe, élu en 2014 sous l'étiquette UMP (désormais LR), un parti qu'il avait "contribué à fonder" et qu'il a désormais quitté.
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