Elle a décidé de se battre pour son papa. Stéphanie Dacher, habitante d'Harfleur, devrait déposer plainte cette semaine car son père, à bientôt 73 ans, atteint d'un cancer de la vessie, ne peut pas suivre son traitement à cause d'une rupture de stock.
Distribué selon la gravité de la maladie
"Qui attaquer ? L'État français ? Le laboratoire Medac qui produit le médicament ? Je ne sais pas encore. En tout cas, je veux monter un dossier solide avec mon avocate." Stéphanie Dacher et son papa sont en contact depuis trois mois avec la pharmacie de l'hôpital Monod. C'est elle qui distribue le médicament Oncotice. "Elle pensait au début que la situation allait se débloquer. Jusqu'au vendredi 24 janvier, où une personne m'a fait cette annonce : 'Il n'y a toujours pas de médicament et maintenant pour l'avoir, c'est sous conditions.' L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et le laboratoire Medac ont décidé de distribuer l'Oncotice quand ils en auront, mais pas pour tout le monde. Les oncologues doivent remplir un tableau avec des points selon la gravité de la maladie. Les patients les plus touchés peuvent avoir une partie du traitement. Et les autres n'en ont pas, comme mon papa."
Dans un communiqué publié le jeudi 30 janvier, l'ANSM déclare : "Des flacons de BCG Medac sont en cours de distribution. Leur mise à disposition va permettre la prise en charge de l'ensemble des patients concernés en France. Dans cette perspective, le système de priorisation des stocks de BCG Medac pour les patients les plus graves (contingentement qualitatif) à l'aide d'une échelle de points attribués selon des critères cliniques prédéfinis (score) qui est en place va pouvoir être progressivement levé. À partir du 30 janvier 2020, le laboratoire Medac délivre six flacons par patient en traitement d'induction et trois flacons par patient en traitement d'entretien quel que soit son score. Néanmoins, compte tenu de la fragilité de la situation, il reste obligatoire d'accompagner chaque demande de BCG Medac du score du patient concerné." Cela fait bondir Stéphanie Darcher : "Certes, ils vont distribuer des médicaments, mais aux personnes qui en ont le plus besoin. On sait pertinemment qu'un cancer, s'il est pris à temps, peut être soigné. On sait aussi que cette maladie évolue très vite. Moi, j'estime que mon père doit avoir son traitement autant que les autres. De quel droit, on se permet de dire 'on va faire une sélection pour avoir un traitement' ? Et je tiens à préciser, sur le site de l'ANSM, on dit bien que l'on récupère les médicaments qui auraient dû être envoyés au Canada. Pourquoi, alors qu'on nous parle de rupture de stock en France ? Parce que les laboratoires préfèrent vendre à l'étranger, parce que c'est plus rentable."
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C'est honteux ce qui se passe. On se croirait pas au 21e siècle !
De moins en moins de médecins et plus de médicaments... la situation est grave.
J'espère que votre papa va pouvoir avoir son traitement ainsi que tous les malades fans dans le même cas. On doit tous être égaux dans la maladie. Pas de catégorisation, pas de classement associé à la fortune personnelle non plus!
Mon père est exactement dans la même situation depuis le mois de Septembre 2019. Il était supposé commencer d'urgence le traitement en Octobre, alors que des polypes étaient réapparus dans sa vessie 3 mois après l'opération. Cela fait donc aujourd'hui 4 mois de plus sans traitement !! Oui, je pense qu'il faut d'urgence monter un collectif.