Cette plainte vise les modalités du transfert et l'organisation du vol fatal, a précisé à l'AFP Me Antoine Vey, associé de Me Eric Dupond-Moretti, ciblant en particulier le président du FC Nantes Waldemar Kita.
"La première question qui est posée par cette plainte c'est: qui sont les intermédiaires qui sont intervenus ? Pourquoi n'avaient-ils pas de licence, et n'était-il pas prévu, au regard du montant assez important du transfert, une série de rétrocessions non déclarées au bénéfice notamment du FC Nantes et de son président (Waldemar Kita) ? On a des éléments qui semblent indiquer que le président avait demandé 10% sur la vente pour son compte personnel", a accusé Me Vey.
L'avocat s'est aussi interrogé sur le rôle exact du FC Nantes dans la logistique du vol: "Le vol pose énormément de questions. On veut juste comprendre quelle a été l'implication de (l'intermédiaire Willie) McKay dans le vol, les manquements qui ont eu lieu", a poursuivi Me Vey.
Sollicité au sujet de cette plainte mardi en début de soirée, le procureur de la République de Nantes a déclaré à l'AFP qu'il n'avait encore "rien reçu".
"Grande sérénité" côté nantais
Cette démarche de Cardiff intervient un an après le décès de l'attaquant argentin, le 21 janvier 2019. Sala, transféré deux jours plus tôt de Nantes à Cardiff pour 17 millions d'euros, est mort dans l'accident du petit avion de tourisme qui le conduisait à son nouveau club.
Depuis, Nantes réclame le paiement du transfert à Cardiff, qui s'y refuse en évoquant des irrégularités dans le transfert et dans l'organisation du vol qui a coûté la vie au joueur de 28 ans et à son pilote, David Ibbotson, 59 ans.
Fin septembre, la Fifa a donné raison à Nantes et ordonné le paiement d'une première tranche de 6 millions d'euros, mais Cardiff a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), dont la décision n'est pas attendue avant juin.
Dans un communiqué séparé, Cardiff a assuré mardi avoir des éléments en main pour appuyer sa démarche. "Au terme de notre enquête, nous pensons qu'il y a assez de preuves de manquements qui nécessitent une enquête de la part des autorités françaises", a écrit le club gallois.
Une source dans l'entourage du FC Nantes a néanmoins fait part de la "grande sérénité" du club français.
"Manoeuvre"
"Nous sommes absolument stupéfaits par cette énième manoeuvre de Cardiff, qui n'a cessé depuis un an d'instrumentaliser ce drame et de fuir ses responsabilités", a dit cette source. "Nous nous indignons de cette nouvelle offensive médiatique quelques jours à peine après les commémorations en hommage à Sala et à quelques jours de la régularisation par Cardiff de leur mémoire devant le TAS."
La publication du rapport des enquêteurs britanniques sur l'accident est attendu fin mars.
Le vol a été organisé par le pilote britannique David Henderson, à la demande de l'intermédiaire Willie McKay et de son fils Mark, l'agent mandaté par Nantes pour mener à bien le transfert de Sala, qui déclarent avoir payé la totalité du voyage.
Cardiff assure pour sa part avoir proposé un vol commercial au joueur, qui l'a décliné, même s'il s'est inquiété avant le décollage de l'état du petit avion.
Or, ce monomoteur Piper PA-46 Malibu n'était pas autorisé à effectuer des vols commerciaux et son pilote, David Ibbotson, n'était pas habilité à transporter des passagers payants. Il n'est pas certain non plus qu'il ait été autorisé à voler de nuit.
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