Tout va donc très vite dans le handball: le 13 janvier, au lendemain de la défaite contre la Norvège à l'Euro-2020 (28-26), synonyme d'élimination dès le premier tour après le revers inaugural contre le Portugal (28-25), le directeur technique national Philippe Bana balayait l'idée de limoger le sélectionneur Didier Dinart.
C'est pourtant ce qui a été acté mardi: le Guadeloupéen de 43 ans, arrivé à la tête des Bleus à l'automne 2016, a été remplacé par son adjoint Guillaume Gille (43 ans également). Tous deux ont remporté ensemble les plus grand titres en tant que joueurs, avant de guider les Bleus vers un sixième titre mondial, en 2017 à domicile.
Le président de la Fédération, Joël Delplanque, a expliqué ce revirement mardi, lors d'un point presse à la Maison du handball à Créteil, en évoquant l'"échec inacceptable et humiliant" du dernier Championnat d'Europe.
Après ce désastre, une bonne dizaine de joueurs ont été entendus pendant une heure chacun, a indiqué Bana.
Le constat est sans appel: il s'est produit "une perte de projet collectif qui a déstabilisé une partie du jeu et des joueurs", affirme le DTN, une "étincelle qui a lancé l'engrenage".
Pire: un "lien sacré" entre les joueurs et le sélectionneur s'est rompu, ce qui représente un danger réel pour l'équipe de France. "La crispation de Didier l'a amené à se recroqueviller, s'isoler. On n'a pas été capable, tout le staff, de l'aider", a reconnu Bana, évoquant également une "spirale conflictuelle".
Face au risque de voir les Bleus aller droit dans le mur lors du TQO du 17 au 19 avril à Paris-Bercy, "la décision de sa mise à l'écart devait être prise", a souligné Delplanque. Néanmoins, "faire porter la responsabilité sur Didier Dinart serait injuste", a-t-il nuancé, en assumant sa part de responsabilité dans l'échec.
"Énorme responsabilité"
Guillaume Gille, lui, a conscience de l'"énorme responsabilité" et du "défi" qui se présente à lui. Son ambition: que les Bleus se "relèv(ent)", "retrouvent une confiance quelque peu effilochée" et "des repères", a ajouté l'aîné de la fratrie Gille, dont les deux frères Bertrand et Benjamin ont eux aussi été internationaux.
Il va prendre le temps de constituer son staff avec un adjoint et un préparateur physique, dont les noms devraient être annoncés en mars.
Mais il y a urgence, car la compétition couperet prévue à la mi-avril, "un tournoi barbare de trois matches en trois jours" dixit Bana, s'annonce très compliquée, avec comme concurrents les vice-champions d'Europe croates, les vice-champions d'Afrique tunisiens et les Portugais, bourreaux des Français à deux reprises en neuf mois. Seuls deux billets pour Tokyo seront en jeu.
"L'ambition est intacte, l'envie de se qualifier pour les Jeux est réelle. Ils ont l'envie chevillée au corps de retrouver le chemin vers les Jeux et ça passe forcément par redéfinir ce que l'on fait ensemble, reconstruire une équipe sur la base de l'existant qui est important", a martelé Gille, abordant ce TQO en "mode commando".
Une non-qualification pour les JO-2020 constituerait un énorme camouflet pour le handball tricolore, qui a pris l'habitude depuis plus de dix ans de truster les podiums -et très souvent la plus haute marche- internationaux chez les messieurs: 13 fois médaillés sur les 18 dernières compétitions internationales, neuf fois en or, dont les JO-2008 et 2012, et les Mondiaux-2009, 2011, 2015 et 2017.
Championne olympique en 2008 et en 2012, encore en argent aux JO-2016, la France n'a jamais raté les Jeux olympiques depuis son émergence sur la scène internationale en 1992 et les "Bronzés" de Barcelone.
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