Saviez-vous qu'il existait un cinéma souterrain dans l'agglomération caennaise dans les années 70 ? Sébastien Jeanne vous répondrait un grand "OUI". Ce Caennais s'est attaché à redécouvrir le cinéma Cinéclair, situé dans le centre commercial Carrefour d'Hérouville-Saint-Clair, là où sa passion a débuté avec les premiers films de James Bond et Superman. Après de longs mois d'attente, il est entré en contact avec un certain Jean-Fabrice Reynaud, directeur de l'établissement fermé depuis 1987. "Je savais qu'il avait fermé mais je n'ai trouvé qu'un seul article sur ce sujet, explique-t-il. Le Cinéclair était précurseur en matière de multiplex. Il était en avance de dix ou quinze ans sur le Pathé ou l'UGC d'aujourd'hui."
Cinq salles et 1 000 places de cinéma en souterrain
Situé en sous-sol, ce cinéma disposait de cinq salles, dont 1 000 places équipées de fauteuils club 115. "C'était le top, niveau confort, à l'époque", se souvient le quinquagénaire. "L'accueil était au niveau de la galerie marchande et, pour accéder aux salles, il fallait descendre des escaliers." Selon lui, ce cinéma existe encore aujourd'hui. Seule une trappe d'1 m2 permettrait d'entrer dans les coulisses qui, semble-t-il, "auraient été endommagées par un dégât des eaux il y a quelques années". En attendant l'autorisation du centre Carrefour pour découvrir les vestiges du cinéma, ses travaux de recherche n'ont pas manqué d'engouement chez les Caennais sur les réseaux sociaux. Après onze ans d'activité depuis 1976, le cinéma a mis la clé sous la porte en 1987. "Il a souffert de l'image de la banlieue et des quartiers d'Hérouville, raconte-t-il. Le coût de l'emplacement dans la galerie et la concurrence avec le Café des images lui a fait beaucoup de tort. Le nombre d'entrées avait décollé avec des films attractifs comme ceux de Pierre Richard et Louis de Funès, mais cela n'a pas suffi sur le long terme." Un échec qui ravive encore des souvenirs sur les réseaux sociaux, mais aussi chez Sébastien Jeanne. "Je me suis intéressé au Cinéclair car j'ai vu mes premiers films dans ce cinéma. J'ai de nombreux souvenirs quand j'y allais avec ma mère et ma grand-mère. J'adore tout ce qui est ancien", sourit avec nostalgie celui qui a également fait un tas de recherches sur l'histoire des mines de May-sur-Orne. Son but ultime : partager ces souvenirs avec les curieux de sa génération et pouvoir visiter "ce qu'il reste" de ces lieux. Pourquoi pas en faire un musée dans les années à venir ? "Cela me paraît peu probable, mais si on peut y entrer pour faire des photos, ce serait déjà réussi", conclut ce cinéphile, employé au pôle du patrimoine à l'Université de Caen.
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