Les élèves du lycée Allende à Hérouville-Saint-Clair ont fait partie des premiers élèves de première à plancher pour les épreuves communes du contrôle continu du baccalauréat le lundi 20 janvier. Ils ont inauguré la nouvelle formule du bac, où chaque épreuve compte pour 1,67 % de la note finale. Mais en arrivant ce matin à l'école, l'ambiance avait de quoi les stresser. Une quarantaine d'enseignants et de parents d'élèves s'étaient réunis pour exprimer leur détresse vis-à-vis de cette réforme "déconcertante", selon Sylvio, parent d'élève. Certains enseignants grévistes ont même boycotté la surveillance de ces premières épreuves du bac.
Des épreuves inégalitaires
C'est le cas de Marie-Christine Lot, professeure de Lettres : "Le but n'est pas de les déstabiliser. Les élèves eux-mêmes voulaient que ces E3C soient annulées. Elles sont totalement inégalitaires. Une élève m'a dit : 'on passe des épreuves le 20 janvier et à Rostand ils passent le 6 février, comment on fait si les sujets circulent ?' On reste sans voix face à eux", indique-t-elle. Malgré leur appel à boycotter les épreuves, ces dernières ont tout de même eu lieu. Des personnes en renfort semblaient avoir été prévues par l'établissement et le rectorat. Il s'agit des épreuves d'histoire-géographie, des langues vivantes, mais aussi des mathématiques pour ceux étant en série technologique. Pour Sylvio, cette réforme est contre-nature. "À notre époque, on stressait une fois : au moment du bac. Là, ma fille stresse quasiment tous les jours, déplore-t-il. Les enfants sont à bout alors que la rentrée a eu lieu il n'y a même pas six mois."
Des enseignants en grève et des parents d'élèves distribuent des tracts devant le lycée Allende à #Herouville. C'est le premier jour des épreuves communes de contrôle continu #bac #reforme pic.twitter.com/yHShkim2pO
— Tendance Ouest 14 (@tendanceouest14) January 20, 2020
Ces épreuves se poursuivront jusqu'au vendredi 14 février pour certains établissements. La deuxième série d'épreuves aura lieu entre avril et la mi-juin.
Ces échéances n'ont pas de quoi rassurer les parents d'élèves. "On est dubitatifs, comme nos enfants. On a jamais vu autant d'amateurisme de la part de ce gouvernement", relève Sylvio. Quant à l'année prochaine, les enseignants ne préfèrent pas se projeter. "Le grand oral de l'année prochaine et la perspective très floue du post-bac stressent énormément les élèves, précise Marie-Christine Lot. Ils posent des questions, mais on n'a aucune réponse à leur donner."
Marie-Christine Lot, professeure de Lettres
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