Est-ce le monde à l'envers ? Les Verts abordent les municipales de mars avec un moral de vainqueurs. À en croire les sondages, le parti écologiste pourrait conquérir Rouen, Montpellier, Bordeaux, Besançon, Nîmes, Perpignan, voire Lyon… Ambition inédite, mais les faits sont là.
Plusieurs causes expliquent ce phénomène. Il y a l'évidence de la crise environnementale : le dérèglement du climat, les sécheresses suivies d'inondations en France. Il y a les catastrophes comme celle de l'usine Lubrizol à Rouen en septembre 2019, qui a rendu la population plus sensible aux arguments écologiques : d'où l'entrée en campagne de l'enseignant Jean-Michel Bérégovoy. Ce candidat EELV propose non seulement le départ de l'usine classée Seveso “si elle n'assure pas réellement sa sécurité”, mais aussi un plan de réaménagement écologique qui ferait de Rouen une “ville-jardin” – tout en soutenant les PME ! Proposition peut-être utopique mais “nous sommes l'alternative à gauche que les gens attendent”, affirme Bérégovoy. En effet, frustrés par le glissement à droite d'Emmanuel Macron, déçus par le groupe Mélenchon, lassés du déclin des socialistes, une partie des électeurs semblent voir dans les Verts une réponse opportune à la crise de la gauche.
LREM, un parti "hors sol" ?
D'autres électeurs voient dans un vote “Verts” aux municipales le moyen de préparer, pour la présidentielle de 2022, une alternative au duel Macron-Le Pen : ce remake de 2017 que la majorité des Français sondés disent vouloir éviter. Chez Les Républicains, l'enjeu est de se refaire un début de santé aux municipales, mais pour eux, le danger ne vient pas seulement de la concurrence de LREM. Il vient aussi du Rassemblement national de Marine Le Pen, qui compte sur les municipales pour élargir son enracinement.
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