L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), basé à Cherbourg-en-Cotentin, accueillait des élèves de première de l'Institut Saint-Lô d'Agneaux le vendredi 17 janvier. Un métrologiste leur a montré comment mesurer le taux de radioactivité des particules présentes dans l'atmosphère. Première étape, l'expert en blouse blanche a prélevé l'air à travers un filtre en cellulose.
Moins de radon dans l'air que dans un réveil
"Nous avons mesuré les descendants du radon, c'est un élément radioactif qui suit la désintégration de l'uranium et qui est présent naturellement dans l'atmosphère, précise Philippe Laguionie, ingénieur de recherche et adjoint au chef de laboratoire. Sa quantité diffère selon qu'on habite dans le Limousin, en altitude ou à Cherbourg." Ici, il y en a moins qu'en Bretagne, terre de granit. En revanche, le Cotentin est soumis aux forces du vent, qui amène d'autres particules… "En termes d'activité artificielle, on mesure une forte concentration de krypton 85, qui est un radionucléide rejeté par l'usine Orano-La Hague quand le vent se dirige vers Cherbourg", poursuit le chercheur.
Le métrologiste Luc Solier, qui anime l'atelier, livre son résultat. Il compare celui du filtre absorbant à un réveil des années 70, dont les aiguilles et les chiffres étaient peints au radium. "On a prélevé seulement 0,2 becquerel par mètre cube de radon, soit 50 becquerels sur la totalité du filtre." Bonne nouvelle, l'air cherbourgeois est dix fois moins radioactif qu'un vieux réveil.
Luc Solier
Même nos corps sont radioactifs
Alors que le Cotentin est une zone nucléarisée, le chercheur à lunettes tempère : "On vit tous avec de la radioactivité naturelle. Nous sommes d'ailleurs nous-même radioactifs puisque nous avons dans notre corps 5 000 becquerels en moyenne en potassium 40. Donc vous voyez, un réveil qui contient 100 à 1 000 becquerels, c'est largement en dessous du seuil d'alerte." Une première expérience réussie pour les élèves du lycée manchois, qui ont appris la différence entre la radioactivité naturelle et artificielle.
Écoutez-les :
Les élèves racontent
Un séminaire scientifique sera organisé en mars prochain avec les lycéens de Cherbourg, Coutances et Saint-Lô pour partager et restituer leurs résultats de mesure sous la forme d'un "colloque". L'occasion d'enfiler, le temps d'une journée, la blouse blanche.
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