Yvonne Guégan, Ovida Delect, Marie Harel ou encore Aniela Skrzyniarz : tous ces noms de femmes pourraient bientôt être accolés aux noms de rues existant déjà. C'est du moins l'idée qu'a eu une jeune femme, Pauline Vanbelle, tout fraîchement arrivée à Caen. "On aimerait proposer à la municipalité de mettre des plaques de noms de rues en doublon de celles qui existent déjà, ce qui ne changerait rien à l'adresse postale, pour mettre en lumière des femmes notamment, sous-représentées dans l'espace public." Pauline Vanbelle a d'ailleurs compté. D'après elle, "seulement 2,4 % des rues de Caen portent le nom de femmes." Cette idée lui est venue en allant à Genève et en découvrant ce projet mené par un collectif : "Elles ont apposé cent plaques violettes, essentiellement à l'effigie de femmes suisses."
"Il y a un gros travail d'archives"
Originaire de la région parisienne, c'est à Caen que cette vétérinaire a voulu lancer son projet : "Je dois avouer que je n'avais pas eu l'idée avant, sourit-elle, à Paris j'aurais sûrement rejoint une association car il en existe beaucoup et des différentes. À Caen, j'avais plutôt envie de fonder mon propre collectif." Une quinzaine de personnes font maintenant partie de Caen à ELLES et travaillent sur le projet. "Ce n'est pas simplement installer des plaques avec des noms de femmes. Il y a un gros travail d'archives et de recherches pour choisir les noms que nous voulons mettre." Pour l'instant, rien n'est définitif, mais des pistes se dégagent pour déterminer quelles femmes illustres pourraient être valorisées. Beaucoup ont des liens avec la Normandie, comme Yvonne Guégan, artiste peintre : "On a envie de mettre en exergue le patrimoine normand, mais il n'y aura pas forcément que des personnes en lien avec la région, car les histoires des autres devraient être des histoires qui nous appartiennent et nous inspirent." Certaines sont aussi méconnues. C'est pour cela qu'au-delà des plaques, Pauline Vanbelle et son collectif aimeraient vraiment développer d'autres initiatives autour de ce sujet. "Nous aimerions pouvoir organiser des balades à pied ou à vélo, avec l'office de tourisme, au détour de ces rues afin d'expliquer le parcours de ces femmes, car juste le panneau c'est un peu réducteur."
D'autres idées sont en train d'émerger, comme la mise en place de saynètes théâtrales et l'étendue de ce projet des noms de rues à des villes autour de Caen. "C'est un petit pas de mettre ces quelques panneaux à l'effigie de femmes dans l'hyper-centre de Caen, mais pour nous l'espace public est symbolique. C'est une manière pour les femmes et les personnes sous-représentées de se réapproprier cet espace."
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