C'est la réforme portée par Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale. La réforme du lycée supprime, entre autres, les traditionnelles filières S, ES et L et modifie également le baccalauréat. La traditionnelle semaine d'épreuves en juin laisse place, en partie, au contrôle continu. Alors comment cela s'organise-t-il ?
Du côté des élèves, ils sont déjà nombreux à préparer leurs fiches bristol et à réviser pour les E3C, c'est-à-dire les épreuves communes de contrôle continu qui commencent fin janvier dans certains établissements. Léna, en première au lycée Fresnel à Caen, appréhende un peu : "C'est bizarre de se dire que c'est déjà le bac. Janvier ça fait tôt." L'institution qu'est le bac, modifiée, cela chamboule les élèves, mais aussi les professeurs. Pour les assister au mieux, des accompagnements ont été mis en place : "Toute réforme est associée à des formations et informations. Il y en a eu de façon globale sur l'organisation du nouveau bac, mais aussi des informations disciplinaires puisqu'il y a également un changement de programme", explique Xavier Gauchard, doyen des inspecteurs. "Les professeurs ont été et sont accompagnés par les inspecteurs, les proviseurs et, depuis peu, une foire aux questions a été mise en place pour répondre aux interrogations que peuvent se poser les enseignants." L'important pour Xavier Gauchard est "de rassurer élèves et parents car les épreuves se passeront et elles se passeront bien." Pourtant, certains professeurs n'en sont pas si sûrs. "Nous avons déjà signalé certains problèmes : les programmes sont très chargés, la réforme est précipitée, ce qui fait que nous sommes dans l'incapacité de préparer au mieux les élèves", indique Raphaëlle Mounier, professeure d'histoire-géographie au lycée Jean-Rostand.
Générations sacrifiées
Pour les E3C, ce sont aux professeurs de choisir les sujets pour leurs élèves parmi une banque nationale de sujets. Un choix auquel certains professeurs ont décidé de dire non. "Pour l'instant, on boycotte le choix des sujets, ce sont donc à nos inspecteurs référents dans toutes les matières concernées de choisir. Quatre lycées à Caen et son agglomération ont une équipe qui est globalement dans le refus : les lycées Rostand, Fresnel, Allende et Dumont-d'Urville." Une quarantaine de professeurs des différents lycées de l'agglomération caennaise se sont retrouvés, le mercredi 8 janvier, pour une assemblée générale et discuter de la marche à suivre : "Pour nous, ces élèves représentent une génération sacrifiée. Les élèves de première n'ont pas eu le nouveau programme en seconde, or toutes les épreuves s'appuient sur des acquis de la réforme des secondes à venir", indique Raphaëlle Mounier. Xavier Gauchard tient à rappeler que chaque épreuve de contrôle continu ne compte que pour "1,67 % de la note finale".
Un pourcentage qui rassurera peut-être les futurs bacheliers.
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