Les regards seront portés sur l'ampleur de la mobilisation.
Le 5 décembre, au premier jour du mouvement, entre 806.000 (ministère de l'Intérieur) et 1,8 million (CGT) de personnes avaient battu le pavé, un score qui n'a plus été égalé les 10 et 17 décembre.
La CGT, FO, la CFE-CGC, la FSU, Solidaires, Unef et UNL réclament "le retrait du projet de réforme pour ouvrir des négociations constructives afin d'améliorer le régime actuel".
Depuis le début de la crise, des concessions ont déjà été faites par l'exécutif à plusieurs corps de métier, comme les policiers, les danseurs de l'Opéra, les marins, les pilotes...
L'intersyndicale campant sur sa position de retrait pur et simple du texte, "injuste" et mortifère", l'exécutif tente plutôt d'amadouer la CFDT, favorable au principe d'un système "universel" par points unifiant les 42 régimes actuels, mais braquée sur l'âge pivot à 64 ans.
En début de semaine, Edouard Philippe a tendu la main à Laurent Berger en proposant une "conférence de financement", suggérée par le leader cédétiste. Il a invité les partenaires sociaux vendredi pour parler du "mandat de cette conférence" et du "délai qui lui sera accordé" pour trouver des solutions.
La CFDT a bien reçu ce "signe d'ouverture", a dit M. Berger mercredi, tout en jugeant qu'on était "encore loin d'un accord".
"On veut que soit lancée cette conférence de financement et qu'on soit clair sur les contours de ce qui sera sa responsabilité, mais cela n'a de sens que s'il y a un abandon, dans le projet de loi qui est présenté, de l'âge pivot", a-t-il redit.
Pour maintenir la tension, le premier syndicat français a lancé une pétition en début de semaine contre l'âge pivot et prévoit des rassemblements samedi un peu partout en France. Le même jour, l'intersyndicale opposée à la réforme organisera une cinquième journée de mobilisation.
cotisations patronales
La suite du mouvement va être décidée lors d'une réunion jeudi, après la manifestation parisienne, qui partira en début d'après-midi de place de la République, direction l'église Saint-Augustin. D'autres manifestations auront lieu partout en France.
Sur le financement du système des retraites, la CGT partage une demande avec la CFDT: que la hausse des cotisations patronales soit mise sur la table de la concertation vendredi. Pas question pour le patronat.
Depuis le 5 décembre, la tension n'est pas retombée, notamment dans les transports (SNCF et RATP), avec une grève ininterrompue depuis 36 jours, la plus longue pour la SNCF depuis sa création en 1938. En 2018, les cheminots avaient mené 36 jours de grève contre la réforme de la SNCF, mais au rythme de deux jours d'arrêt de travail sur cinq.
Le groupe ferroviaire, qui a appelé les Franciliens à éviter les trains de banlieue jeudi, prévoit un trafic "très perturbé", avec 60% des TGV, 40% des TER et un tiers des Transilien en circulation. Idem à la RATP, avec un trafic "fortement perturbé".
De son côté, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) anticipe des "perturbations et des retards" possibles dans l'aérien. Elle a demandé aux compagnies d'annuler un tiers des vols programmés au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Toulouse.
En dehors des transports, les grèves se poursuivent dans d'autres secteurs, notamment chez les avocats ou dans les raffineries, ainsi que dans l'éducation nationale.
D'ici le présentation du projet de loi en conseil des ministres le 24 janvier, le chantier de la réforme se poursuit, avec des rencontres programmées entre les syndicats et des membres du gouvernement, notamment sur la pénibilité ou l'emploi des seniors.
Dans la fonction publique, la concertation a tourné court mercredi: la CGT, la CFE-CGC et la FSU ont claqué la porte de la réunion sur la pénibilité organisée par les secrétaires d'État Olivier Dussopt et Laurent Pietraszewski.
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