Gilles Rico n'en est pas à son premier opéra participatif, la maison d'opéra lui doit également la mise en scène de Tistou les pouces vertes de Henri Sauguet en 2017. Il s'est également fait remarquer pour son travail d'adaptation destinée au jeune public de L'Enlèvement au sérail et du Barbier de Séville à la Philharmonique de Paris. Il nous parle de ce nouveau projet.
Quels sont les challenges que vous avez dû relever ?
"La difficulté de l'opéra participatif est d'inclure véritablement le public dans la mise en scène. Il faut aussi instaurer différents niveaux de lecture pour satisfaire un public multigénérationnel. Mais le vrai défi consiste à adapter et réduire une œuvre connue du répertoire pour se conformer à un format d'1h15 avec six ou sept interventions publiques. Il convient alors d'opérer des coupes très franches et de sélectionner les passages à faire chanter par le public tout en conservant l'essence de l'œuvre."
Qu'est-ce qui vous séduit dans cette formule ?
"Le moment où le public se met à chanter est une expérience extraordinaire. Toute la salle vibre au son de la musique. Ce qui est également magnifique dans ce genre de projet, c'est l'énergie que la salle communique aux chanteurs sur scène. Il y a une vraie écoute et une vraie compréhension avec de nombreuses interactions."
Quelle est la particularité de l'œuvre de Mozart, dont s'inspire cet opéra participatif ?
"Les Noces de Figaro est une œuvre incontournable de Mozart qui témoigne de son esprit novateur. Son langage formel et musical y est pleinement abouti. Le livret est tiré de la pièce de Beaumarchais. Il souffle un désir de liberté et d'émancipation mais aussi un désir d'égalité. On y parle de lutte des classes, de lutte des sexes mais aussi et essentiellement de la complexité du désir amoureux. L'opéra nous offre une vision de la société où les hommes sont tous des bouffons, enfermés dans leurs vanités et leurs soifs de pouvoir et où les femmes prennent les choses en main et sont les véritables moteurs de l'action. Il s'agit d'un opéra qui trouve une grande résonance dans notre monde contemporain."
Quels ont été vos choix de metteur en scène ?
"L'argument des Petites Noces se recentre sur le carré amoureux incarné par Figaro, Susanna, le comte et la comtesse et sur le cortège de convoitises, de désirs, de séductions, de trahisons et de vengeances qui découle de leurs relations. Au milieu de ses deux couples apparaît un autre personnage : Cherubino. Adolescent lancé à la conquête du désir et asphyxié par ses pulsions amoureuses, il constitue le véritable moteur de l'action. Élément perturbateur, c'est Cherubino qui par son impétuosité, sa nature imprévisible et sa jeunesse nous sert de guide et invite le public à pénétrer au cœur même de cette intrigue."
Pratique. Du 12 au 19 janvier à l'Opéra de Rouen Normandie. 16 à 32€.
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