C'était il y a 20 ans et pourtant, les souvenirs sont encore dans toutes les mémoires. La tempête Lothar, le 26 décembre 1999, avait entraîné des rafales allant jusqu'à 140 km/h à Rouen.
La cathédrale touchée
"En sortant de chez moi dans la matinée du dimanche, j'aperçus sur le parvis de la cathédrale quelques officiels sortir d'une voiture, parmi lesquels le maire, Yvon Robert, se remémore Isabelle Revol, habitante de Rouen. Je continuais mon chemin vers la rue Saint-Romain, et c'est à cet endroit que je découvris que l'un des quatre clochetons de la cathédrale avait été arraché." Par l'image qu'elle en a gardée, Isabelle Revol se souvient que ce clocheton "a été littéralement arraché. Il avait traversé la toiture de la nef et explosé dans le chœur." Il a fallu attendre plus de dix ans, en 2012, pour qu'un nouveau clocheton soit installé sur la cathédrale. "Il m'arrive parfois d'expliquer à des touristes cette histoire qu'ils découvrent", ajoute Isabelle Revol. Cette Rouennaise venait de passer Noël en famille à Paris et était rentrée en train le 25 décembre au soir. Le jour de la tempête, quasiment aucun train n'a circulé en Normandie, comme le confirme André Duval, habitant de Saint-Pierre-de-Varengeville et ancien chef régulateur au poste de commandement SNCF de Rouen. "Ce jour-là, j'ai fait rouler le moins de trains de toute ma carrière de 30 ans à la régulation : un seul de Rouen à Gaillon", témoigne-t-il. Le train n'a pas pu aller plus loin faute d'alimentation dans la caténaire, et André Duval a voulu acheminer les passagers grâce à des cars de substitution. "Appel de la préfecture de l'Eure qui m'interdit cette substitution [...] Là où sont les voyageurs, ils sont à l'abri et qu'ils y restent", se souvient André Duval.
Les forêts à reboiser
Les forêts ont aussi particulièrement souffert de la tempête, notamment celles de Bord-Louviers, la Londe-Rouvray et Roumare. 800 000 mètres cubes de bois ont été mis à terre par cette tempête. C'est un peu plus de deux années de récolte qu'il a fallu replanter ensuite : "Les parcelles ont toutes été reboisées ou, quand il y avait de la régénération naturelle présente, il fallait la favoriser", détaille Jean-François Cheny, responsable du service forêt à l'Office national des forêts. Surtout, une tempête d'une telle ampleur impacte le système économique. "Ça devient compliqué puisqu'il faut sortir le bois en très grande quantité sur une même période. Vous avez un pic de travail pendant les trois ou quatre années qui suivent la tempête et après, vous ne pouvez plus couper grand-chose", ajoute Jean-François Cheny. Certaines entreprises ont d'ailleurs été en difficultés.
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