Actuel directeur général de la société d'investissement Blackstone, il avait été désigné en octobre dernier président du conseil d'administration de Boeing, reprenant une partie des attributions de Dennis Muilenburg dont la démission a été annoncée lundi.
A 62 ans, M. Calhoun aura la lourde tâche de restaurer la confiance dans Boeing, embourbé dans la crise du 737 MAX, son avion vedette cloué au sol depuis mi-mars.
"Je crois beaucoup en l'avenir de Boeing et du 737 MAX", a commenté le futur patron, qui a fait ses débuts chez Boeing en 2009 en tant que directeur indépendant. "Je suis honoré de diriger cette grande entreprise et les 150.000 employés dévoués qui travaillent dur pour créer l'avenir de l'aviation", a-t-il ajouté.
En débauchant David Calhoun, Boeing a opté pour un expert en gestion financière et en stratégie d'entreprises plutôt que pour un spécialiste aéronautique à l'instar de Dennis Muilenburg.
Le dirigeant démissionnaire avait en effet rejoint Boeing en tant qu'ingénieur stagiaire en 1985 avant d'obtenir son diplôme d'ingénieur aérospatial de l'université de l'Iowa.
Il avait ensuite patiemment gravi les échelons, prenant la tête des activités de défense de Boeing en 2009 avant de succéder à Jim McNerney en tant que PDG en juillet 2015.
Les spécialistes du secteur ne cachaient pas lundi leur scepticisme sur le profil de David Calhoun.
Un patron de transition?
"A court terme, c'est sans doute l'une des meilleures options parce qu'il a travaillé avec le Conseil d'administration" et il est donc bien informé de la crise du 737 MAX, a ainsi estimé Michel Merluzeau, expert chez Air Insight Research.
"Mais ce dont a besoin Boeing à long terme ne correspond pas au profil de Dave Calhoun", poursuit-il. "Boeing a trop de financiers" dans ses rangs, par conséquent, David Calhoun pourrait être un patron de transition, opine-t-il.
L'ancien patron de l'agence chargée de la sécurité des transports aux Etats-Unis (NTSB), Jim Hall, estime lui aussi que pour le long terme, il serait préférable que l'avionneur se dote d'un dirigeant ayant une connaissance plus pratique et plus approfondie de l'industrie aéronautique.
David Calhoun "est probablement bien pour stabiliser" l'édifice à court terme, abonde Richard Aboulafia de groupe Teal, un cabinet de recherche spécialisé dans l'aviation et la défense.
"Mais à long terme, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne décision", a-t-il ajouté, relevant que les expériences de l'intéressé étaient davantage dans le capital-investissement et "dans le GE de l'ère Jack Welch", emblématique patron aux Etats-Unis dans la période 1980-2000.
Ce sont des compétences que Boeing possède déjà "en abondance", souligne-t-il.
Pour l'heure, le futur PDG a voulu diffuser l'image d'un patron ouvert, prenant d'ores et déjà contact avec des représentants du gouvernement, des membres du Congrès, les principaux PDG de compagnies aériennes, des fournisseurs et des investisseurs, a indiqué à l'AFP un porte-parole de Boeing.
Après avoir étudié la comptabilité à Virginia Tech, M. Calhoun avait rejoint GE en 1981. Dans un discours prononcé en 2005 devant cette école formant des ingénieurs, il avait déclaré que le rôle des dirigeants leaders était "d'inspirer le changement".
David Calhoun avait quitté GE en 2006 pour diriger VNU Group, qui deviendra plus tard Nielsen Company, entrée en Bourse en 2011.
Chez Blackstone Group, où il travaille depuis janvier 2014, il s'est concentré sur l'augmentation de la valeur des participations de l'entreprise, déclarant à Bloomberg en 2017 qu'il préférait quand une équipe dirigeante "joue en attaque plutôt qu'en défense".
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