Les antennes manchoises du réseau RéPPOP (Réseau de prévention et prise en charge de l'obésité pédiatrique) situées à Cherbourg-en-Cotentin et à Granville vont fermer leurs portes le mardi 31 décembre. L'Agence régionale de santé (ARS) a décidé de ne pas renouveler le financement au niveau départemental, et compte régionaliser cette association en un pôle unique nommé "Réseau régional de coordination de la prévention et de la prise en charge de l'obésité infanto-juvénile". Un appel à projets a été lancé en septembre et s'est clôturé le mardi 10 décembre, pour sélectionner un dossier de candidature, dont l'attribution est en cours, selon la communication de l'ARS.
Plus de 1 000 enfants pris en charge depuis 2004
L'activité manchoise, la seule qui rayonne en Normandie, va donc s'arrêter là. "Nous n'avons pas répondu à l'appel à projets car nous savons très bien que Cherbourg n'est pas un point d'ancrage au niveau régional, mais aussi car nous n'avons plus de médecins", a expliqué Lise Renel, assistante de gestion du réseau RéPPOP à Cherbourg. Depuis 2004, plus de 1 000 enfants et adolescents en surpoids ou obèses, de 0 à 18 ans, ont été accompagnés par les professionnels de santé dans le département, et plus de 300 enfants en surpoids sont suivis régulièrement sur deux ans. "Nous avons informé les familles que le réseau ne serait plus financé par l'ARS et qu'il fermait, raconte Emmanuelle Nain, coordinatrice parcours de soin à l'antenne de Cherbourg. Nous attendons que l'ARS propose une prise en charge et une coordination de soin pour ces familles, mais nous n'avons pas encore pu leur donner des solutions concrètes sur des ateliers d'éducation thérapeutique, sur une activité physique adaptée ou sur des consultations dérogatoires auprès de professionnels comme des diététiciens ou des psychologues pour être pris en charge."
Des patients dans l'attente
Une régionalisation qui inquiète le personnel manchois, qui ne connaît pas encore les nouvelles modalités de ce tout nouveau réseau. "Certains parents n'ont même pas de voiture pour emmener leurs enfants", explique Lise Renel. Si la régionalisation se fait au détriment des soins de proximité, parcourir des kilomètres supplémentaires sera donc difficilement concevable pour certains parents.
Lise Renel
Jusqu'ici, les parents pouvaient aider leur enfant à moindre coût, la prise en charge étant financée par l'ARS. Chaque famille ne payait que 2 € la consultation. "Le surpoids, l'obésité, c'est complexe à prendre en charge, il y a plein de raisons et de solutions de soutien et d'aide différentes selon la personne", poursuit Emmanuelle Nain.
Sept personnes licenciées
Quant au personnel, un courrier de l'ARS lui est parvenu en juillet dernier. Les sept salariés du département seront licenciés économique au 1er mars 2020. Il s'agit d'une coordinatrice d'appui (temps plein) à Granville et d'une seconde (temps partiel) à Cherbourg, d'une diététicienne (temps plein), d'une éducatrice sportive (à 50 %), d'une assistante de gestion (temps plein), d'une assistante sociale (temps partiel) et d'un pédopsychiatre à Cherbourg (à hauteur de deux heures de consultation par mois). Le personnel aurait aimé passer le relais à la nouvelle instance, mais a l'impression de rester sur la touche. "Tout ce qu'on a fait depuis des années, c'est aujourd'hui jeté à la poubelle", déplore l'éducatrice sportive.
Lise Renel et Amandine Floch
Reste à savoir quelle structure prendra la succession à la tête de la région, et si elle fonctionnera de la même façon que le réseau manchois…
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