Loop est un spectacle créé en 2018 en Mayenne qui marie musique et manipulation d'objets conçu grâce à la complicité de deux jongleurs et d'un musicien. Gaëtan Allard, le batteur et guitariste, sollicité par Neta Oren et Gonzalez Fernandez pour ce projet, nous parle de sa genèse :
Comment est né ce spectacle ?
"C'est le premier spectacle de cette jeune compagnie et c'est le fruit des recherches de Neta et Gonzalez que j'ai eu l'occasion de rencontrer au festival de jonglage de la Courneuve. Gonzalez a complètement renouvelé la pratique des anneaux en exploitant leur souplesse. Ils sont tordus, emmêlés, noués et forment des constructions éphémères et instables qui, à tout moment, peuvent spontanément reprendre leur forme initiale. C'était déjà une pratique novatrice par elle-même mais Gonzalez a choisi d'imbriquer sa pratique avec celle de Neta qui jongle avec des balles et avec ma musique."
Peut-on encore parler de jonglage ?
"Plus que du jonglage c'est de la manipulation d'objets. Les anneaux traditionnels sont détournés. Gonzalez invente même un nouveau vocabulaire : il parle de 'tricoter' les anneaux et de construire des 'bombes' avec des anneaux emmêlés qui peuvent exploser à tout moment. Il y a une dynamique intrinsèque à sa pratique et une vraie technique de construction. Le hasard fait aussi partie intégrante du spectacle."
Comment musique et jonglage entrent en interaction ?
"L'idée de base était de relier ces univers qui ont déjà des points en commun. La gestuelle est proche entre la manipulation de la baguette et d'agrès, mais il y a aussi des analogies dans la façon de mouvoir nos corps. Mon registre musical est pop rock et ma musique, comme sa performance, est très énergique. Au-delà de cela, il y a un vrai jeu théâtral entre le musicien d'une part et les jongleurs d'autre part, leurs interactions uniquement non verbales sont clownesques, comme si le musicien lançait des défis par sa musique aux jongleurs. On se joue des décalages, des difficultés de communication. Mais il y a un point de rupture qui va changer la donne."
Quel est ce point de rupture ?
"Dans la première partie du spectacle Neta et Gonzalez semblent contrôler l'objet mais dans un deuxième temps ils perdent contrôle sur l'objet qui crée sa propre dynamique. Ce point de rupture est évident aux yeux des spectateurs car l'esthétique change radicalement d'une partie à l'autre. L'esthétique de la première partie est minimaliste, ils sont habillés élégamment et sobrement alors que moi, le batteur, porte une tenue improbable : un pyjama et une chapka. Il y a un vrai contraste entre nous. Mais c'est comme si une contamination se produisait petit à petit. Le moment de transition s'illustre par une esthétique proche d'un concert rock où les lumières sont tout à coup violentes. Je passe alors à la guitare et les jongleurs prennent le relais à la batterie. Plus le spectacle avance et plus nos univers se rapprochent".
Pratique. Du 9 au 12 janvier au Cirque-théâtre d'Elbeuf. 6€. Réservation au 02 32 13 10 50
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