Elu au 1er tour le 12 décembre, M. Tebboune succède à Abdelaziz Bouteflika, dont il fut le Premier ministre et qui a été contraint à la démission en avril par un mouvement ("Hirak") populaire inédit de contestation du régime qui agite l'Algérie depuis dix mois.
Main droite sur le Coran, M. Tebboune a prononcé la longue formule prévue par la Constitution, jurant notamment de "respecter et de glorifier la religion islamique, de défendre la Constitution, de veiller à la continuité de l'Etat", mais aussi "d'agir en vue de la consolidation du processus démocratique, de respecter le libre choix du Peuple".
Auparavant le président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche a donné lecture de la proclamation des résultats définitifs consacrant l'élection de M. Tebboune avec 58,13% des suffrages, devant un parterre de dignitaires, notamment un important carré de hauts gradés, dont le général Ahmed Gaïd Salah.
Le chef d'état-major de l'armée est depuis avril le visage du haut commandement militaire qui a assumé ouvertement la réalité du pouvoir depuis la démission de M. Bouteflika.
Les quatre adversaires malheureux de M. Tebboune --Abdelkader Bengrina, Ali Benflis, Azzedine Mihoubi, Abdelaziz Belaïd-- étaient également présents.
Ces "élections qui ont eu lieu dans un climat calme et serein" vont "mener vers une Algérie nouvelle comme l'a réclamé le peuple", a déclaré, avant que M. Tebboune prête serment, Abdelkader Bensalah qui assurait l'intérim à la tête de l'Etat depuis le départ de M. Bouteflika, soit bien au-delà du délai de trois mois maximum prévu par la Constitution.
"Les aspirations exprimées par la population pacifiquement trouveront toute l'attention du président élu", affirmé M. Bensalah, en référence au "Hirak" qui avait appelé au boycott de la présidentielle, dénonçant un scrutin ne visant qu'à permettre au régime de se régénérer, et qui dénie d'ores et déjà toute "légitimité" à M. Tebboune.
Haut fonctionnaire de carrière âgé de 74 ans, longtemps ministre puis éphémère Premier ministre de M. Bouteflika, M. Tebboune est considéré par la contestation comme un représentant du "système" au pouvoir depuis l'indépendance en 1962, dont le "Hirak" demande le démantèlement.
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