12H30: à l'Union départementale de Paris, dans le XIXe arrondissement, une quarantaine de militants prennent possession de leurs affichettes et de leur sandwich réservé avant de partir rejoindre leur cortège place de la République, à trois kilomètres de là, où la manifestation doit démarrer vers 14H00.
Les chasubles orange, toutes neuves et en taille XXL, ont dû être imprimées en urgence "CFDT Paris".
"Comme on est plutôt dans une logique de négociation, on n'a plus l'habitude de manifester en interprofessionnel depuis longtemps", reconnaît sans peine le trésorier Fabian Tosolini, conducteur SNCF.
La dernière manifestation d'ampleur remonte à la réforme des retraites de 2010. Certains, comme Dominique Mathé qui travaille à la Mutualité française, n'ont plus manifesté "depuis le CPE en 2005".
"En interprofessionnel ça faisait longtemps, mais sectoriellement on se mobilise. Dans le commerce on est sorti en appui pour des actions chez Conforama ou Carrefour", nuance Arnold Mabungu, responsable du syndicat départemental du commerce.
M. Tosolini espère "entre 5 et 10.000" militants CFDT à République grâce au renfort de bus venus d'Ile-de-France. "La mobilisation peut faire bouger les choses, j'ai l'impression que le gouvernement veut encore payer pour voir", pense-t-il.
Chasubles orange en force
En vedette sur les affiches, le refus de l'âge d'équilibre ("âge pivot= âge idiot"; "t'es des sixties ? mauvaise surprise !") mais aussi l'élargissement de la pénibilité, cher à la CFDT ("Les ports de charges, c'est pas pénible ?" "Les vibrations, c'est pas pénible ?")
"Pour une aide-soignante, l'un est aussi important que l'autre", souligne Eloïse Rousseau, secrétaire générale de la CFDT Paris.
Tous semblent parfaitement en accord avec la position du syndicat, favorable à l'instauration d'une régime universel à points et qui a attendu les annonces du gouvernement avant de rentrer dans le conflit.
"En interne, on a fait beaucoup de débats depuis longtemps sur les retraites. On n'a enregistré aucune démission depuis le début du mouvement", assure Mme Rousseau.
"En extérieur, c'est parfois plus difficile parce que le compromis social n'est ni simple ni spectaculaire", admet-elle.
Jacques, qui travaille dans les finances publiques, est l'un des rares à être allés manifester dès le 5 décembre "pour appuyer la position de Laurent Berger"
"La situation était difficile à gérer, on nous demandait pourquoi on ne bougeait pas. Le gouvernement a tout fait pour mettre en difficulté Laurent Berger en restant longtemps dans le flou", estime-t-il.
A l'arrivée place de la République, après 40 minutes de marche, les chasubles orange sont en force. Soulagement de Jacques: "j'ai déjà vu les rangs de la CFDT plus clairsemés".
Les cortèges sont bien différenciés entre les syndicats opposés et favorables à la retraite à points. Mais aucune tension. Un militant CGT passe: "on défend la même cause", lance-t-il.
Tous ont en tête les réunions bilatérales prévues entre le Premier ministre et les partenaires sociaux mercredi et jeudi. La numéro deux de la CFDT, Marylise Leon, confie n'avoir "aucune signal qui donne à penser que le gouvernement veut revenir sur l'âge d'équilibre"
Que faire si rien ne bouge ? Jacques, qui vient de Nemours tous les jours, est partagé.
"D'un côté les gens n'en peuvent plus des blocages. De l'autre ça sera difficile de redémarrer en janvier après s'être arrêté. Il n'y a pas de bonne solution", déplore-t-il.
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