"Le groupe armé responsable de l'enlèvement de travailleurs humanitaires le 18 juillet dernier, a assassiné quatre autres otages", écrit ACF, sans préciser l'identité des exécutés. Parmi les six personnes enlevées en juillet, toutes nigérianes, une avait déjà été exécutée en septembre.
Action contre la faim demande "la libération immédiate de sa dernière otage détenue".
Selon le groupe de surveillance des mouvements jihadistes Site, citant le journaliste nigérian qui avait en septembre posté la vidéo de l'exécution du premier otage, la mort des quatre hommes "est le résultat de l'échec des pourparlers avec le gouvernement nigérian".
Grace, la dernière otage et seule femme du groupe, est "condamnée à une vie d'esclavage", selon ce journaliste.
Le 18 juillet, cette employée de l'ONG française, deux chauffeurs et trois membres du personnel du ministère de la Santé avaient été enlevés dans l'attaque de leur convoi sur la route entre la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, et la ville de Damasak, dans le nord du Nigeria. Un chauffeur avait été tué dans l'embuscade.
"Action contre la Faim condamne avec la plus grande fermeté ces quatre assassinats et regrette profondément que ses appels à la libération des otages n'aient pas été entendus", a écrit l'ONG.
L'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), affilié au groupe jihadiste Etat islamique (EI), avait publié, peu après l'enlèvement, une vidéo de l'employée d'ACF demandant la libération des otages. Les cinq autres prisonniers - des hommes - se tenaient derrière elle.
Iswap, une faction du groupe armé Boko Haram ayant fait scission en 2016, est particulièrement active dans cette région reculée proche du lac Tchad et frontalière avec le Niger, où il mène depuis un an des attaques répétées contre les forces de sécurité nigérianes.
Jeudi encore, quatorze membres des milices civiles anti-jihadistes et un policier ont été tués dans une attaque menée par le groupe dans le nord-est du pays.
Et début décembre, des hommes de l'Iswap ont enlevé quatorze personnes dont deux travailleurs humanitaires.
- Insurrection -
Action contre la faim avait vu ses locaux au Nigeria fermés sans préavis à l'automne par l'armée, qui accusait l'ONG d'avoir "aidé et encouragé les terroristes et leurs atrocités". ACF avait pu reprendre ses activités dans le pays fin octobre.
Une source humanitaire basée dans la région avait expliqué à l'AFP que ces fermetures soudaines pouvaient être liées avec les négociations menées pour faire libérer les otages.
Selon le journaliste nigérian cité par Site, une source au sein d'Iswap aurait expliqué vendredi que "le gouvernement n'était pas sincère et ne respectait pas les délais".
Les travailleurs humanitaires sont régulièrement pris pour cible par les jihadistes, qui pratiquent les enlèvements contre rançon pour financer leurs opérations ou pour échanger avec le gouvernement nigérian leurs captifs contre des membres de leur groupe faits prisonniers, menaçant de tuer leurs victimes si leurs revendications sont pas satisfaites.
Le nord-est du Nigeria est en proie à une sanglante insurrection de jihadistes, qui prospèrent dans cette zone reculée à la frontière du Niger et proche du lac Tchad.
Elle a fait depuis 2009 plus de 35.000 morts et deux millions de déplacés, et plus de 7,1 millions de personnes en besoin d'une aide humanitaire dans le nord-est du pays, selon l'ONU.
L'insurrection s'est aussi étendue aux pays voisins, Niger, Cameroun et Tchad.
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