Le dirigeant a été reçu au palais de Buckingham par la reine Elizabeth II, qui l'a chargé officiellement de former un nouveau gouvernement, quelques heures après avoir raflé 364 sièges sur 650 à la Chambre des communes, selon les résultats quasi définitifs des législatives.
Cette majorité d'une ampleur inédite pour les tories depuis Margaret Thatcher en 1987 a été décrochée grâce à la prise de circonscriptions ouvrières acquises depuis des décennies aux travaillistes mais favorables au "leave".
Après plus de trois ans de déchirements sur le Brexit, voté par 52% des Britanniques lors du référendum de 2016, "je vais mettre fin à ces absurdités et nous allons le réaliser à temps d'ici au 31 janvier", avait peu auparavant déclaré Boris Johnson, triomphant, devant ses partisans.
Sa victoire résulte selon lui de la "décision irréfutable, irrésistible et incontestable" des Britanniques, lassés de plusieurs années de psychodrame, de tourner la page de l'UE après 47 ans d'un mariage houleux.
"Un concurrent"
Principale formation d'opposition, le Parti travailliste s'effondre à 203 sièges (contre 262), son pire score depuis 1935, plaçant leur très à gauche chef de file Jeremy Corbyn, humilié, sur un siège éjectable.
Interrogé sur sa succession, il a répondu sur Sky News que le comité exécutif du Labour se réunirait au "début de l'année prochaine" pour en discuter.
Le septuagénaire paie sa position ambiguë sur la sortie de l'UE, prônant un nouveau référendum sans lui-même prendre position, et son manque présumé de fermeté face à l'antisémitisme au sein de sa formation.
Boris Johnson a évoqué un "tremblement de terre" qui refaçonne le paysage politique. Il s'est aussi voulu rassembleur, réitérant ses promesses de campagne d'investir dans la santé et la sécurité.
Dans l'immédiat, le Brexit ne changera rien, pendant la période de transition jusqu'à fin 2020 prévue par l'accord de divorce conclu par Boris Johnson avec Bruxelles. Les Britanniques continueront alors d'appliquer les règles européennes, afin d'éviter une rupture brutale, chaotique pour l'économie.
Mais une nouvelle phase périlleuse s'annonce pour les mois, voire les années à venir: celle des complexes négociations sur la future relation avec le bloc européen, principal partenaire commercial des Britanniques, censées aboutir avant la fin 2020 -- un calendrier "très ambitieux", a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles.
Après le Brexit, "nous aurons un concurrent à notre porte", a prévenu la chancelière allemande Angela Merkel. Ce concurrent ne doit pas être "déloyal", a enchaîné le président français Emmanuel Macron.
Pas question, donc, de conclure ces discussions à n'importe quel prix: les résultats doivent être "équilibrés", a averti le président du Conseil européen Charles Michel.
Fidèle soutien, le président américain Donald Trump s'est voulu plus alléchant en promettant "un énorme nouvel accord commercial (...) potentiellement beaucoup plus gros et plus lucratif que n'importe quel accord qui pourrait être conclu avec l'Union européenne".
Indépendance écossaise?
L'appel de Boris Johnson à l'unité n'a pas trouvé écho auprès des nationalistes écossais du SNP, dont le renforcement, à 48 sièges contre 35, alimente les velléités d'indépendance.
Ce succès "renforce le mandat" pour un nouveau référendum sur l'avenir de l'Ecosse, opposée au Brexit, après celui perdu en 2014, a déclaré la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. Pour elle, c'est aux Ecossais de dire s'ils veulent une telle consultation, et pas au gouvernement central à Londres, qui s'y oppose.
A Glasgow, Katrina McKaylor, une quadragénaire travaillant dans une banque, s'est dite "dégoûtée" de la victoire des tories. "J'étais toujours (comme ci, comme ça, mime-t-elle) sur l'indépendance mais maintenant, mon Dieu, absolument!"
En Irlande du Nord, les unionistes du DUP cèdent du terrain face aux nationalistes favorables à une réunification de l'île d'Irlande, posant là aussi la question d'un éclatement du Royaume.
Boris Johnson déclinera son programme législatif lors du traditionnel discours de la reine jeudi, au surlendemain de la rentée parlementaire. Il entend présenter avant Noël aux députés l'accord de divorce négocié avec Bruxelles, jusqu'ici recalé faute de majorité.
"Je suis ravi parce que le Brexit durait depuis trop longtemps et (...) nous devons passer à autre chose", a commenté David Lawrence, 56 ans, qui travaille dans la construction à Londres, résumant un sentiment très largement partagé par les électeurs.
Pour les libéraux-démocrates, qui voulaient stopper le Brexit, c'est la douche froide: non seulement ils perdent un siège, à 11 députés, mais leur cheffe Jo Swinson n'est pas réélue, signant la débandade du camp des partisans d'un maintien du pays dans l'UE.
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