"Il y avait une ligne rouge dans cette réforme, c'était le fait de ne pas mélanger la nécessité d'une réforme systémique (...) et la réforme paramétrique qui demanderait aux travailleurs de travailler plus longtemps, cette ligne rouge est franchie", a réagi M. Berger, très courroucé à l'issue de l'allocution du Premier ministre.
Le bureau national du premier syndicat français devait se réunir dans l'après-midi pour décider "des actions dans les jours et les semaines à venir", a-t-il ajouté.
Même "déception" pour le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure, qui n'était pas non plus opposé au système à points. "On a eu la désagréable surprise, qui est une ligne rouge pour nous, qui est la question de la mesure d'âge", a-t-il déclaré.
Sans surprise, les syndicats opposés au principe même de la retraite par points ont estimé être confortés dans leur analyse.
"Le gouvernement s'est moqué du monde (...). Tout le monde va travailler plus longtemps, c'est inacceptable", a réagi le numéro un de la CGT Philippe Martinez.
Cela "ne peut que confirmer la nécessité de renforcer la mobilisation", a réagi Force ouvrière qui voit dans le recul du gouvernement sur l'application de la réforme (de la génération 1963 à 1975) "une conséquence de la mobilisation exceptionnelle" engagée le 5 décembre.
"Au-delà des éléments que l'on connaissait déjà par le projet Delevoye, quelques mesurettes ne viendront pas compenser la paupérisation de l'ensemble des retraités, les inégalités femmes-hommes, ou la fin des régimes spécifiques", a dénoncé Solidaires dans un communiqué.
La CFE-CGC reste elle aussi "dans le camp des opposants", selon son président François Hommeril qui juge la "réforme de plus en plus dangereuse".
Dans la fonction publique, l'annonce de la "sanctuarisation" du niveau des pensions des enseignants, avec une revalorisation progressive à partir de 2021, n'a pas non plus satisfait.
"Le mécontentement et la détermination restent entiers", a réagi Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération syndicale chez les enseignants. "On ne sait toujours pas ce qu'Edouard Philippe propose pour compenser la fin du calcul des pensions sur les six derniers mois", a-t-elle déclaré.
"Déclaration de guerre"
"S'agissant des revalorisations de carrière annoncées – qui oublient de nombreuses catégories professionnelles, comment accorder le moindre crédit à des interlocuteurs qui refusent systématiquement et depuis des années la moindre augmentation de la valeur du point, d'un coût pourtant nettement inférieur?", a réagi l'intersyndicale de la fonction publique (CGT, FA, FO, FSU et Solidaires).
Dans les entreprises publiques, les principaux syndicats ont également exprimé leur mécontentement au discours du Premier ministre qui a réaffirmé sa volonté de mettre fin aux régimes spéciaux sans préciser la durée de transition possible.
Pour la fédération CGT des cheminots, "les annonces du Premier ministre doivent encourager les salariés à renforcer la grève", a estimé son secrétaire général Laurent Brun. "Là, je pense qu'on va dans le mur", a jugé Bruno Poncet, secrétaire fédéral de SUD-Rail (3e).
L'Unsa, premier syndicat à la RATP, appelle à "installer la mobilisation dans la durée" et à "élargir le mouvement au-delà des transports", a indiqué son secrétaire général Thierry Babec.
"Ce qu'on a retenu (du discours) c'est la fin des régimes spéciaux et la fin des statuts. C'est une déclaration de guerre", a réagi Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral CGT Energie.
Le gouvernement n'a guère obtenu plus de succès auprès des professions libérales.
"Nous regrettons en effet que le Premier ministre ait récité à la virgule près le rapport du haut-commissaire aux retraites", a réagi le Conseil national des barreaux qui "votera des actions ce vendredi".
Les principaux syndicats policiers ont assuré également ne voir "aucune avancée" et menacent de "durcir" la mobilisation afin de conserver leur régime spécifique.
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