Cette suspension de toute activité liée au football est désormais terminée depuis octobre, mais elle aura empêché Platini de briguer la succession de Blatter. Celle de six ans prononcée à l'encontre de l'ancien patron du football mondial est en revanche toujours en cours.
Selon une résolution en date du 25 novembre dernier et dont l'AFP a pris connaissance, la commission de gouvernance de la Fifa recommande à l'instance de saisir la justice suisse "pour obtenir le remboursement de l'argent versé de façon illégale par l'ancien président de la Fifa à l'ex-vice président de la Fifa".
La Fifa a jusqu'au 31 décembre 2019 pour se tourner vers la justice.
Michel Platini, joint au téléphone par l'AFP, n'a pas souhaité réagir.
Mais pour son avocat Vincent Solari, qui a réagi dans un courriel aux sollicitations de l'AFP, il s'agit d'une annonce dont "le seul but est de continuer à tenter de jeter le discrédit" sur Michel Platini.
- "harcèlement" -
La démarche relève même "du harcèlement", selon l'avocat suisse.
"La question est définitivement réglée suite à la décision rendue par le MPC en faveur de Monsieur Michel Platini, il y a maintenant presque deux ans (...) les prétentions de la FIFA sont totalement infondées", affirme l'avocat.
Platini a déposé en France une plainte pour "dénonciation calomnieuse", visant les responsables de la Fifa à l'origine de la révélation de ce paiement de 2 M CHF. Cette plainte a été acceptée et transmise à la justice suisse, et suit actuellement son cours.
Pour Sepp Blatter, joint au téléphone par l'AFP, "c'est une affaire réglée, je ne vois pas comment la Fifa peut saisir la justice".
"Cela est passé dans les comptes de la Fifa, a été validé par la commission des Finances et lors du Congrès de 2011", a-t-il ajouté.
Pour ce paiement considéré comme "déloyal", la justice suisse avait ouvert en septembre 2015 une procédure pénale visant M. Blatter, à l'origine de ce paiement en 2011 à M. Platini, sans contrat écrit, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
- L'ombre de Qatar-2022 -
M. Platini s'est lui toujours défendu de tout acte illégal. Depuis la fin de sa suspension, il laisse entendre qu'il veut désormais revenir dans le monde du football.
La semaine est décidément délicate pour l'ex-président de l'UEFA, avec la résurgence lundi d'une autre affaire, celle de l'enquête sur l'attribution du Mondial-2022 au Qatar.
Alors vice-président de la Fifa lors de l'attribution du Mondial-2022, le Français avait été interrogé sous le régime de la garde à vue sur les raisons de son vote en faveur du Qatar.
L'enquête conduite depuis trois ans sous l'égide du Parquet national financier, a été récemment confiée à un juge d'instruction parisien. Une information judiciaire a été ouverte notamment pour "corruption active et passive", a précisé le parquet lundi.
La justice française s'intéresse en particulier à une réunion au Palais de l'Elysée le 23 novembre 2010, à laquelle participaient le président Nicolas Sarkozy, Tamim ben Hamad al-Thani - alors prince héritier du Qatar devenu émir en 2013 - et Michel Platini.
A l'issue de ce dîner, Platini avait indiqué à Blatter qu'il voterait en faveur du Qatar. Le 2 décembre 2010, à la surprise générale, le Qatar l'avait emporté par 14 voix contre 8 pour les Etats-Unis.
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