Après une campagne où il aura préparé des doughnuts, changé une roue de voiture de Formule 1 et pris les commandes d'un bulldozer devant les caméras pour marteler sa volonté de sortir son pays de l'Union européenne, le dirigeant conservateur a débuté sa journée en livrant des bouteilles de lait à Guiseley dans le Yorkshire (nord de l'Angleterre).
Il consacre ses derniers déplacements au nord et au centre de l'Angleterre et au pays de Galles, espérant conquérir les voix d'électeurs de ces régions défavorisées traditionnellement acquises au Labour mais favorables au Brexit.
Le chef du gouvernement a mis en garde contre le risque d'un Parlement sans majorité, qui l'empêcherait de faire voter l'accord de Brexit qu'il a négocié avec l'Union européenne et prolongerait la crise politique.
"Cela ne pourrait pas être plus serré - je dis simplement à tout le monde qu'il y a un véritable risque que nous nous dirigions demain vers un Parlement sans majorité", a déclaré mercredi matin Boris Johnson à des journalistes, faisant planer le risque de "paralysie pour ce pays."
"Nous nous battons pour chaque vote", a-t-il déclaré.
Le dernier sondage de la campagne publié par l'institut YouGov donne son Parti conservateur en tête des intentions de vote avec 339 sièges, avec une majorité de 28 sièges. C'est 20 députés de moins que lors des précédentes projections de YouGov, le 28 novembre, mais 22 de plus que par rapport au précédent scrutin de 2017.
Selon l'institut, un tel résultat constituerait "la meilleure performance des conservateurs depuis 1987", sous Margaret Thatcher. Mais le resserrement de la tendance, et la marge d'erreur, rendent possibles un Parlement sans majorité.
John Curtice, professeur de politique à l'université de Strathclyde et spécialiste des sondages, a relevé sur la BBC que la campagne avait été marquée par une progression à la fois des conservateurs et des travaillistes, au détriment des petits partis. Il souligne que ces résultats sont à prendre avec prudence, en raison d'importantes variations selon les sondages.
"Mouchoir de poche"
Le sondage YouGov laisse penser que les Tories sont parvenus à séduire les électeurs frustrés de ne pas avoir vu se réaliser leur vote en faveur du Brexit lors du référendum de 2016, au détriment du parti du Brexit, partisan d'une rupture nette avec l'UE.
De son côté, le Labour, favorable à un nouveau référendum laissant le choix entre un nouvel accord de Brexit et un maintien dans l'UE, semble avoir séduit des électeurs qui auraient pu se tourner vers le Parti libéral démocrate, qui promet de renoncer purement et simplement à la sortie.
Les tabloïds pro-Brexit ont déjà fait leur choix. Brexit, baisses d'impôts, financement des services de santé, sécurité: "Boris coche toutes les cases" face au "marxiste" Jeremy Corbyn, titre mercredi The Sun.
De son côté, le Daily Mail enjoignait ses lecteurs à se rendre aux urnes, craignant que l'élection se "joue dans un mouchoir de poche".
"Vous devez utiliser votre voix et nous empêcher de plonger dans la plus grande crise depuis la guerre", titrait le Mail.
Les conservateurs et les travaillistes promettent tous deux des changements radicaux pour le pays: Boris Johnson s'engage à faire sortir le Royaume-Uni de l'UE d'ici fin janvier, après trois reports.
Le leader travailliste Jeremy Corbyn a mené une campagne très à gauche, fondée sur la défense des services publics, notamment de santé auquel les Britanniques sont très attachés mais qui souffre des conséquences d'années d'austérité.
Sur le Brexit, la volonté des travaillistes d'organiser un nouveau référendum, au sujet duquel M. Corbyn serait "neutre", a été critiquée pour son manque de clarté.
Si Boris Johnson ne parvient pas à obtenir une majorité absolue, le Labour pourrait s'allier avec des petits partis pour diriger le pays.
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