Relaxnews : Lorsque vous avez décroché votre médaille de bronze en 2008 à Pékin (Chine), pourquoi aviez-vous fait la différence avec vos concurrents ? Votre état d'esprit était-il meilleur ?
Teddy Riner : J'avais faim (sourire). J'avais envie, même si bien sûr l'or était mon objectif. C'est ce que je visais. Je me suis battu toute la journée. C'est ma détermination qui a joué.
R : La préparation mentale est-elle plus importante que la préparation physique, pour espérer gagner ?
T.R : Les deux sont très importantes. Le fait de se dépasser physiquement pendant l'entraînement permet de se dépasser mentalement. Le sport, c'est cela : lorsque vous sentez votre corps endolori après plusieurs heures d'entraînement, c'est le mental qui permet d'aller encore au combat. Lorsque vous êtes essoufflés, c'est le mental qui joue.
R : Est-ce qu'il faut étudier les failles de ses concurrents les plus sérieux pour parvenir à toucher le point sensible pendant les épreuves ?
T.R : Lorsque je visionne les combats de mes adversaires en vidéo, c'est surtout pour envisager la marge d'évolution qui existe chez eux. C'est aussi pour me remémorer s'ils sont droitiers, gauchers et réviser leur stratégie. J'essaye d'être acteur plutôt que spectateur.
R : Est-ce que vous vous prêtez au jeu d'un rituel, comme pour conjurer le sort, pendant une compétition ?
T.R : Je porte toujours la même ceinture, j'emmène toujours le même sac, je glisse toujours un lecteur MP3 de rechange au cas où, je pense toujours à mes barres chocolatées et à mon eau gazeuse. Ce sont des petites habitudes de compétition qui me rassurent.
R : Vous évoquez justement la musique. Qu'écoutez-vous avant une épreuve pour vous préparer ?
T.R : Ce n'est jamais la même playlist. J'écoute de tout dans ces moments là, du dancehall, du Rn'B, de la variété française. Avant une compétition cruciale, je renouvelle mes morceaux. Pour Londres, si je découvre un nouveau titre qui me plaît bien, je risque de l'écouter plusieurs fois avant les épreuves.
R : Le régime alimentaire est crucial pour un judoka, qui doit faire attention à son poids. Est-ce qu'il y a un aliment dont vous ne pouvez pas vous passer ? Ou au contraire, que vous refusiez de manger pendant un événement majeur comme les Jeux Olympiques ?
T.R : Les crêpes ! (rires) Je ne peux pas me passer de crêpes ! Quoiqu'il arrive, j'en trouverai pendant les Jeux de Londres. Avant une compétition, il me faut en général perdre entre 9 et 10 kg. Je dois perdre pour les JO environ 6 kg. Mais, dans un régime, il faut toujours faire un "craquage".
R : Que vous a apporté dans la vie votre médaille de bronze, remportée lors des Jeux de Pékin de 2008 ?
T.R : J'étais très content. Cela m'a donné envie de bosser encore plus. Elle m'a permis de remporter d'autres médailles, de rebondir et d'apprendre de mes erreurs. Et puis, elle m'a mis en confiance. Ce sont les défaites qui me font évoluer, tandis que l'orgueil et la fierté me font avancer.
R : A Londres, vous représenterez l'espoir de médaille le plus sérieux en judo, un sport dans lequel la France a l'habitude de briller aux Jeux... La pression n'est-elle pas trop forte ?
T.R : La pression ? Elle ne m'atteint pas ! (rires). Elle arrivera forcément avec l'échéance. Mais ce n'est pas la pression des médias ou la peur de mal faire qui pourrait m'effrayer. C'est plus la peur de glisser sur une peau de banane (rires), me blesser.
R : Quel est votre état d'esprit à l'approche des Jeux de Londres ?
T.R : Je suis conquérant ! Je suis un outsider !
Teddy Riner, médaillé d'or aux Jeux Olympiques de Londres 2012.
©AFP PHOTO / FRANCK FIFE
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