Le dispositif se fixe sur le gilet pare-balles des agents de la police municipale. Depuis le 1er décembre, ils sont équipés à Rouen de quatre caméras-piétons, qu'ils peuvent déclencher lors des opérations sur le terrain. "On doit informer la personne contrôlée qui n'a pas le droit de refuser", explique Pascal*, un des agents rouennais. "L'objectif est de faire baisser l'incivilité", détaille Guillaume Caron, directeur de la tranquillité publique. La caméra a un côté dissuasif qui permet de faire baisser la tension. "On est fortement exposé à l'outrage et à la violence physique", reconnaît Pascal, qui voit d'un bon œil l'arrivée de ce nouvel équipement. Sur réquisition d'un officier de police judiciaire, les images recueillies pourront aussi "faire office de preuve", ajoute Guillaume Caron. "Même si la parole du policier fait foi, on clôt tout de suite le débat." En dehors des réquisitions, impossible pour les policiers d'avoir accès aux images. L'équipement, spécifique pour la police, ne dispose pas d'écran de retour et le transfert vers l'ordinateur se fait de manière cryptée.
Un plus pour la formation
Dans certains cas précis toutefois, les images pourront être utilisées à la demande du directeur de la tranquillité publique, à des fins de formations. "On peut s'en servir pour débriefer sur les interventions, pour régler le positionnement des agents par exemple", précise-t-il. Au maximum, les images pourront être stockées jusqu'à six mois, comme le prévoit la législation, avant d'être automatiquement effacées. L'expérimentation, qui court jusqu'à la fin du mois de janvier, sert surtout à vérifier la pertinence du matériel sur son aspect technique, "notamment le système d'attache au gilet", cite Pascal. La police municipale rouennaise devrait, à terme, être équipée de 15 caméras, soit une par équipage de deux ou trois agents. "L'investissement s'inscrit dans une politique globale d'équipement", insiste Jean-Loup Gervaise, adjoint au maire en charge de la tranquillité publique, qui précise que les policiers municipaux ont déjà été équipés de nouvelles radios cryptées, de nouveaux terminaux de verbalisation plus modernes et prochainement, de nouveaux gilets pare-balles et d'un nouveau pistolet à impulsion électrique.
*Le prénom a été modifié à la demande de l'agent pour sa propre sécurité.
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