Sur l'emblématique place Tahrir de Bagdad, épicentre de la contestation qui réclame une nouvelle classe dirigeante en Irak, la foule était immense.
C'est près de cette place que 20 manifestants et quatre policiers ont été tués vendredi dans une attaque menée par des hommes armés -toujours non identifiés selon les autorités- dans un parking à plusieurs étages occupé par les protestataires à Bagdad.
"Ils essayent de nous faire peur par tous les moyens, mais on reste sur Tahrir, et jour et nuit notre nombre augmente", assure à l'AFP Aïcha, une manifestante de 23 ans.
A Nassiriya, grande ville du Sud également théâtre d'une tuerie il y a une dizaine de jours, les manifestants se sont regroupés sur une place du centre-ville, rejoints par des délégations de puissantes tribus.
"Nous continuerons à manifester jusqu'à la chute du régime", promet Ali Rahim, un étudiant interrogé par l'AFP sur la place.
Dans plusieurs villes du sud agricole irakien, les autorités locales ont déclaré dimanche, premier jour de la semaine en Irak, chômé pour les fonctionnaires, alors que les piquets de grève et autres blocages se poursuivent.
Des milliers d'Irakiens ont manifesté également à al-Hilla, Amara, Diwaniya, Kout et Najaf, ont constaté des correspondants de l'AFP dans ces villes du sud.
Depuis le lancement le 1er octobre du premier mouvement de contestation spontané depuis des décennies, l'Irak est en proie aux manifestations et aux violences. Selon un bilan compilé par l'AFP à partir de sources médicales et policières, 452 personnes ont été tuées et quelque 20.000 blessées, en majorité des manifestants.
Ceux-ci conspuent le pouvoir à Bagdad et son parrain iranien. Ils réclament la refonte du système politique, un renouvellement complet de leur classe politique et surtout la fin de la corruption qui a déjà englouti l'équivalent de deux fois le PIB du pays, l'un des plus riches en pétrole du monde.
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