Arrivé avec le meilleur chrono mondial de la saison en bassin de 25 m (20.57), Manaudou ressort du bassin écossais avec "seulement" la médaille d'argent, en 20 sec 66, à 26 centièmes de Morozov (20.40).
"J'ai des crampes à la fin qui ne sont pas dues à l'effort physique mais plus à la tension, et ça ne me plaît pas trop parce que je ressens ce genre de choses depuis le début de la saison. Je suis très souriant mais c'est comme si mon corps n'avait pas envie de faire des choses parfois...", avoue-t-il, en reconnaissant s'être senti "tendu toute la journée" et en qualifiant sa demi-finale de "complètement nulle" (21.17).
Pas étranger sans doute au fait qu'avant la compétition européenne, la dernière apparition en équipe de France de Manaudou, qui vient de fêter ses 29 ans, remontait à août 2016, quand il s'était incliné en finale olympique du 50 m à Rio, pour un centième, au profit de l'Américain Anthony Ervin (21.41 contre 21.40).
Manaudou "partagé"
Le petit frère de Laure avait ensuite délaissé les bassins pendant deux ans et demi, pour s'adonner au handball notamment. Il n'a replongé qu'en avril, avec l'ambition de reconquérir l'or olympique du 50 m l'été prochain à Tokyo, lui qui avait été sacré sur l'aller simple en 2012 à Londres.
"Ce 50 m est compliqué parce que je sais que tout le monde m'attend et moi aussi je veux nager vite", résume le quadruple champion du monde, qui s'entraîne entre Antalya, en Turquie, sous la direction du Britannique James Gibson, celui qui l'a mené jusqu'à l'or olympique, et Marseille, où Julien Jacquier le supervise.
Dans ces conditions, Manaudou est "partagé" entre plusieurs sentiments.
Côté verre à moitié plein : "20 sec 60, ce n'est pas négligeable, c'est mon deuxième (meilleur) temps de la saison. Je n'ai pas nagé ce temps-là à chaque compétition non plus. Et je suis content de remonter sur un podium", commence-t-il.
Côté verre à moitié vide : "Mais ça m'énerve d'être à quatre dixièmes de mon meilleur temps (20.26, record du monde depuis 2014) et ça reste une deuxième place, j'aurais bien aimé entendre la Marseillaise...", oscille-t-il, façonné par son esprit de "compétiteur" qui lui fait "limite oublier" ses deux ans et demi sans natation.
Manaudou doit encore nager le 50 m papillon samedi, plus deux relais, mais il semble avoir fait une croix sur le 50 m dos programmé dimanche.
Gastaldello retrouve le sourire
Béryl Gastaldello retrouve elle le sourire à Glasgow. La Texane d'adoption, qui n'était jamais montée sur un podium international individuel avant la semaine écossaise, s'est offert sa deuxième médaille d'argent en deux jours sur 100 m (51.85), au lendemain de sa première sur 50 m papillon.
Une belle récompense pour la nageuse de 24 ans qui se relève d'une profonde dépression.
"J'étais tombée très, très bas. Je n'avais plus aucun contrôle de mon corps", confiait-elle il y a quelques mois.
"Tout le travail que je fais depuis un an et demi, au niveau psychologique notamment, commence à payer. Ça fait plaisir, ça fait un moment qu'il fallait que la roue tourne", se réjouit-elle, en expliquant avoir adopté "une mentalité différente" et désormais aborder la compétition "comme un terrain de jeu".
"Je me suis mis du vernis argenté, maintenant je me dis que j'aurais dû choisir du doré", souriait-elle après sa deuxième médaille d'argent.
Et voilà qu'elle était exaucée moins de deux heures plus tard quand le relais français 4x50 m dames, où elle était associée à Mélanie Hénique, Léna Bousquin et Anna Santamans, partageait l'or avec les Néerlandaises (1:35.21).
Entre-temps, David Aubry, médaillé de bronze mondial du 800 m en grand bassin l'été dernier, a lui enrichi la moisson tricolore avec le bronze du 1500 m (14:25.66).
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