Le jeune homme de 21 ans, qui dispose aujourd'hui de 154.000 abonnés sur YouTube, s'est vu interdire de gérer un site ou des "ressources" internet, ce qui le prive de poursuivre ses activités de blogueur politique.
Etudiant de la prestigieuse Haute école d'économie (HSE), Egor Joukov avait été arrêté après sa participation à une manifestation non autorisée de l'opposition en juillet à Moscou.
Il avait été dans un premier temps poursuivi pour participation à des "troubles", une affaire ensuite abandonnée par les enquêteurs. Ceux-ci ont à la place engagé des poursuites pour "incitation à l'extrémisme" en raison du contenu de certaines de ses vidéos, dans lesquelles l'étudiant appelait notamment à lutter "fermement" contre le système.
M. Joukov a tout au long de son procès souligné que ses appels ont toujours été pacifiques et ne devaient pas dès lors être qualifiés d'extrémisme.
"La culpabilité de l'accusé est confirmée", a cependant estimé la juge du tribunal moscovite de Kountsevski, évoquant ses "sentiments de haine et d'animosité à l'égard de l'ordre constitutionnel".
En le condamnant à trois ans de prison avec sursis, alors que le parquet réclamait quatre ans ferme, elle a toutefois rendu une peine moins lourde qu'attendue dans cette affaire très médiatisée.
De nombreux étudiants de la HSE, des professeurs mais aussi le rappeur Oxxxymiron, une célébrité en Russie, se sont mobilisés pendant le procès.
Plusieurs centaines de partisans d'Egor Joukov s'étaient réunis vendredi devant le tribunal pour le soutenir, scandant "Non aux répressions!". "La Russie sera libre", ont-ils crié après le verdict, alors que le jeune homme quittait le tribunal.
Pour Oxxxymiron, le verdict relativement clément "montre qu'attirer l'attention sur ces choses-là fonctionne toujours".
- 'Institution répressive' -
"Ils ont transformé la justice en une institution répressive. On doit se battre contre ça", a déclaré Egor Joukov en sortant du tribunal, clamant son "innocence" et remerciant ses soutiens.
"On n'a pas le droit de considérer cela comme une victoire parce que ce garçon n'est pas coupable", a relevé auprès de l'AFP Mourad Moussaïev, avocat de l'étudiant.
Plusieurs personnes poursuivies après leur participation aux manifestations de l'été dernier à Moscou étaient jugées vendredi.
L'un a été condamné à un an de prison ferme pour avoir poussé un policier et un autre à deux ans de prison avec sursis, lui aussi pour des "violences" contre les forces de l'ordre.
De mi-juillet à fin août, des manifestations avaient eu lieu à Moscou après l'interdiction faite à de nombreux candidats d'opposition de se présenter aux élections locales de septembre.
La plupart des meetings n'ayant pas été autorisés, ils s'étaient soldés par environ 2.700 interpellations et plusieurs manifestants ont été condamnés à des peines allant jusqu'à quatre ans de prison.
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