Le triomphe de la bande à Fourcade a donc inspiré les dames et donné un coup de fouet à des Bleues moribondes jusque-là, qui restaient sur une dernière saison très mitigée, la première depuis la retraite de leur cheffe de file Marie Dorin. Mais Braisaz et Simon, 23 ans toutes les deux, ont prouvé que la relève était prête à reprendre le flambeau.
Les deux sociétaires du club des Saisies (Savoie), habituées depuis longtemps à s'entraîner ensemble, ont effectué une course quasi-parfaite sur les skis, compensant largement leur petit déchet derrière la carabine (2 fautes). Seule l'Ukrainienne Yuliia Dzhima est parvenue à s'intercaler en 2e position, à la faveur d'un sans-faute au tir, alors que les autres favorites ont limité la casse à l'image de la tenante du gros globe de cristal, l'Italienne Dorothea Wierer, 7e mais toujours en tête du classement général.
Ce succès devrait faire un bien fou à Braisaz, au potentiel extraordinaire mais si souvent habituée aux montagnes russes. Irrégulière sur la piste et inclassable en dehors, cette fille d'agriculteurs, très attachée à ses racines montagnardes, a longtemps constitué une énigme pour ses entraîneurs. Son incapacité à enchaîner après sa première victoire en Coupe du monde, en décembre 2017 au Grand-Bornand, et son côté insondable commençaient même à agacer en interne.
"J'étais terrorisée"
Avant le début des Mondiaux en mars à Ostersund où elle finira par décrocher le bronze de l'Individuel, le patron du biathlon français Stéphane Bouthiaux avait eu des mots cinglants à son égard: "On a toujours l'impression qu'elle est absente. Quand on parle avec elle, elle écoute mais je ne suis pas sûr qu'elle entende."
Sa désastreuse 83e place dimanche lors du sprint, la première épreuve individuelle de la saison, augurait du pire pour la suite mais Braisaz a encore été là où on ne l'attend pas.
"Je suis très heureuse, a-t-elle lâché sur la Chaîne L'Equipe. Il y a quatre jours, j'étais sous pression. Je sais comment se sont passées les sept derniers mois, comment j'ai mis du coeur dans ma préparation, et le sprint m'a rappelé de mauvais souvenirs. J'étais terrorisée aujourd'hui au départ mais j'avais de bonnes jambes et au tir j'ai décidé d'engager."
Pour Simon aussi, "c'est tout le travail de l'été" qui a été récompensé avec ce premier podium en Coupe du monde, même si elle a encore été battue par Braisaz, avec qui elle a tout connu depuis l'âge de 5 ans.
"C'est une bonne rivalité, qui nous pousse vers l'avant, a-t-elle expliqué. On a eu des moments difficiles et c'est dans ces moments-là aussi que je me suis construite." Voilà un duo de choc pour enfin rallumer la flamme chez les Bleues.
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