Trois jours après l'attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique, qui a fait deux morts et trois blessés, le Premier ministre, entouré du chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn et du maire de Londres Sadiq Khan, a observé en fin de matinée une minute de silence lors d'une cérémonie dans le centre de la capitale britannique.
Le maire travailliste de la capitale britannique a ensuite rendu hommage à Jack Merritt, 25 ans et Saskia Jones, 23 ans, mortellement poignardés vendredi par Usman Khan lors d'une conférence sur un programme de réinsertion de détenus auquel il participait.
"La meilleure manière de vaincre cette haine" est de se concentrer "sur les valeurs qui nous unissent", a déclaré Sadiq Khan, qui a salué des "Londoniens ordinaires et des services de secours qu ont bravé le danger, risquant leur vie pour secourir des gens qu'ils ne connaissaient pas".
Une minute de silence a également été observée à Cambridge, où la compagne de Jack Merritt, Leanne O'Brien, s'est effondrée en larmes, serrant une peluche.
Les deux victimes, diplômés de la prestigieuse université, participaient à un programme de formation de son institut de criminologie qui met en relation étudiants et prisonniers en vue notamment de la réhabilitation de ces derniers. Jack Merritt y participait comme "coordinateur", Saskia Jones en tant que "volontaire", selon la police.
"Généreuse au point de toujours vouloir voir le meilleur chez les gens" selon sa famille, Saskia Jones avait récemment posé sa candidature pour entrer dans la police. Elle voulait "se spécialiser dans le soutien aux victimes".
Originaire de Cottenham, près de Cambridge (est de l'Angleterre), "Jack vivait selon ses principes, il croyait à la rédemption et à la réhabilitation, pas à la vengeance, et il prenait toujours parti pour les plus faibles", a commenté sa famille dans un communiqué.
Le jeune homme "ne voudrait pas que cet événement terrible et isolé soit utilisé comme prétexte par le gouvernement pour introduire des peines encore plus draconiennes pour les prisonniers ou pour maintenir en prison des gens plus longtemps que nécessaire", a ajouté sa famille.
Ces déclarations ont fait écho à celles du Premier ministre Boris Johnson. Ce dernier a promis, en pleine campagne pour les élections anticipées du 12 décembre, des peines plancher et la fin des libérations anticipées pour les auteurs d'infractions terroristes, s'attirant des accusations de récupération politique.
"Héros"
Certains médias britanniques rappelaient qu'en 2017, après un premier attentat à London Bridge qui avait fait huit morts, la Première ministre de l'époque, Theresa May, déjà dans un contexte de campagne électorale, avait vu son avance dans les sondages s'effriter après avoir subi les attaques de l'opposition travailliste sur les suppressions de postes massives dans la police.
L'auteur de l'attaque de vendredi, Usman Khan, âgé de 28 ans, avait bénéficié d'une libération conditionnelle en 2018, six ans après sa condamnation pour des infractions terroristes.
Il a été abattu par la police sur le pont qui enjambe la Tamise après avoir été pourchassé par de simples citoyens qualifiés de "héros". Selon les enquêteurs, l'assaillant a agi seul.
A la suite de cet attentat, Boris Johnson a annoncé l'examen d'"environ 74" condamnés pour terrorisme qui ont bénéficié d'une libération anticipée.
Dans ce cadre, un homme de 34 ans a été arrêté à Stoke-on-Trent (centre) Il est "suspecté de préparer des actes terroristes" et d'avoir "violé les conditions de sa libération", mais "rien ne suggère qu'(il) était impliqué" dans l'attentat de London Bridge et il ne présentait "pas un risque immédiat pour la sécurité du public", a précisé la police des West Midlands.
D'après la presse britannique, il s'agit de Nazam Hussain, condamné avec l'assaillant Usman Khan pour des infractions terroristes en 2012.
La police antiterroriste a également annoncé l'arrestation d'un jeune homme de 23 ans dimanche dans le nord de Londres, sans lien avec l'attentat de vendredi.
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