Cette journée de mobilisation a valeur de test pour les autorités et les manifestants, une semaine après des élections locales marquées par une écrasante victoire du camp pro-démocratie auquel Pékin et l'exécutif local refusent toute nouvelle concession.
De nombreux Hongkongais ont pris part à l'un des trois rassemblements autorisés par les autorités pour la journée de dimanche.
"Je voudrais envoyer un message au gouvernement: nous n'avons pas fini et ce n'est pas fini", a déclaré un manifestant de 27 ans, participant à la marche menant au consulat américain afin de remercier Washington pour son soutien au mouvement de contestation.
Il a dit espérer que ces nouvelles actions se dérouleront de manière pacifique, redoutant "que l'opinion publique ne change si la violence et les affrontements se poursuivent".
Se faisant l'écho de nombreux militants radicaux qui soutiennent l'usage de la violence par le mouvement de contestation, il ne peut toutefois s'empêcher de redouter que le mouvement "ne dépérisse si nous adoptons une attitude totalement pacifique".
Un peu plus loin, une adolescente de 13 ans s'est jointe à la manifestation au cours de laquelle les participants ont brandi la bannière étoilée et chanté l'hymne national américain.
"Je pense que les Hongkongais continueront à descendre dans la rue, sinon le gouvernement pourrait croire à tort que nous avons renoncé à nos revendications", a-t-elle déclaré à l'AFP.
"Je me joindrai aussi souvent que je le pourrai", a-t-elle promis.
Un autre rassemblement a débuté dimanche après-midi dans le quartier commerçant de Tim Sha Tsui, au sud de la péninsule. Ses organisateurs avaient appelé la population à faire preuve de "retenue", via un forum en ligne.
Cette manifestation visait à rappeler à Pékin et aux autorités hongkongaises les revendications du mouvement pro-démocratie, notamment l'instauration d'un véritable suffrage universel et d'une enquête indépendante sur ce qu'ils considèrent comme des violences policières.
Un homme agressé
Dimanche matin, des enfants et des personnes âgées ont participé à une manifestation pacifique qui s'est déroulée sans incident.
Dans la nuit de samedi à dimanche, dans le quartier populaire de Mong Kog, des manifestants ont bloqué des routes et la police a fait à trois reprises usage de gaz lacrymogène, pour la première fois depuis le scrutin du 24 novembre.
Depuis le début du mouvement de contestation en juin, plus de 12.000 grenades lacrymogènes ont été tirées, selon la police.
Dimanche, une vidéo circulait sur internet montrant un manifestant agresser brutalement un homme qui essayait de dégager une barricade.
Dans cette séquence filmée, le commentateur se moque de la victime qui trébuche avant de s'effondrer après avoir été frappée à la tête avec un lourd objet. Du sang s'écoule de sa blessure.
La police a confirmé cet incident dans un communiqué, précisant que "jusqu'à présent, personne n'a été arrêtée et que "la victime, souffrant d'un grave traumatisme crânien, a été hospitalisée".
Le chef de la police hongkongaise, Chris Tang Ping-keung, a indiqué dimanche à la radio que cette attaque, qui s'est produite samedi soir à Mong Kok, "aurait pu le tuer", a affirmé M. Tang.
Le mouvement pro-démocratie a débuté en juin à la suite du rejet d'un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Celui-ci a depuis été suspendu, mais les manifestants ont élargi leurs revendications.
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