Le Conseil national, sorte de parlement du parti convoqué deux fois par an, se tient quelques semaines après l'élection de Christian Jacob, qui a succédé à Laurent Wauquiez après la gifle des européennes fin mai (8,5% des voix).
400 personnes sont attendues à 14H00 au siège du parti, rue de Vaugirard, et non pas à La Mutualité où ce type de réunion a habituellement lieu -- ce qui permet au parti d'éponger une partie des 200.000 euros qu'avait coûté l'élection imprévue.
"On va essayer d'être les plus interactifs possible et de supprimer les discours" promet Christian Jacob, chiraquien historique et ancien chef des députés LR à l'Assemblée, qui travaille depuis son arrivée à reconstruire le parti en s'appuyant sur sa base.
Au programme de ce "conseil national de lancement", une longue séance de questions-réponses avec la salle, et la présentation d'une "nouvelle méthode de travail" autour de 12 thématiques, explique la présidente de l'instance, Annie Genevard.
Autorité de l'Etat, emploi, mais aussi réchauffement climatique ou fractures territoriales: "on va retrouver nos fondamentaux sur le régalien, mais on va aussi sur des pistes de plus en plus importantes aux yeux des Français et qui sont à nos yeux mal traitées ou insuffisamment traitées" ajoute Mme Genevard.
Chacun de ces forums, piloté par un vice-président, planchera une fois par mois avec des représentants du terrain (élus, société civile) jusqu'à un "congrès des idées" prévu début juillet.
M. Jacob, qui n'a pas oublié son passage à la tête de la CNJA (le syndicat "jeunesse" de la FNSEA) dans les années 1990, veut aussi mettre sur les rails un "grand mouvement de jeunesse" à l'horizon de la rentrée 2020.
Dissidences
L'ambition est claire: "qu'on soit le premier parti politique à avoir un vrai mouvement de jeunesse qui soit autonome dans son budget, ses actions et sa gouvernance", affirme-t-il.
Avant le Conseil, une centaine de Jeunes LR ont appelé dans l'Opinion à "la refondation d'une droite sociale, attachée au mérite et à l'égalité des chances, résolument soucieuse des plus précaires".
Pour Mme Genevard, il faut "que la droite, absente du deuxième tour de la présidentielle en 2017, relève la tête. Jusqu'à présent elle courbait l'échine sous le coup de défaites électorales, je voudrais qu'avec ce Conseil national elle porte un nouveau regard sur elle même et se dise oui nous pouvons redevenir une force d'alternance".
Mais l'ombre de dissidences récentes risque de planer sur le meeting, affaiblissant le message d'un président qui a renoncé à l'ambition de se présenter à la présidentielle de 2022.
Les Républicains, en lent affaiblissement depuis la défaite de 2012, voient en effet leur espace rogné par La République en Marche d'un côté, qui a aspiré une partie des effectifs LR, et l'extrême droite de l'autre, où certains prônent l'"union des droites".
Dans l'Hérault, le président de la fédération Sébastien Pacull vient de démissionner par désaccord avec le choix de LR de soutenir le maire sortant de Sète, soutien d'Emmanuel Macron. M. Pacull pourrait présenter sa propre candidature à la mairie, à la tête d'une liste "d'union des droites" soutenue par le RN.
A Marseille, Bruno Gilles, président de l'influente fédération des Bouches-du-Rhône, a refusé de jeter l'éponge après que LR a confié mercredi son investiture pour les municipales à sa rivale Martine Vassal.
A Paris aussi le travail de conviction reste à faire: le maire LR du XVIIe Geoffroy Boulard vient de lancer vendredi sa campagne sans allusion à aucun parti, ni même à la droite ou au centre.
Et Christian Jacob ne décolère pas de voir LREM rallier des propres candidats LR, dans une "stratégie de brouillage pour masquer leur manque d'ancrage territorial" -- mais qui risque de compliquer la lecture des résultats finaux, au détriment du parti de droite.
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