"Du mauvais théâtre", peste le porte-parole Julien Bayou, dont la motion est arrivée largement en tête (42,9%) lors du vote de quelque 3.200 militants le 16 novembre, et qui à ce titre est pressenti pour succéder à David Cormand - qui le soutient - au poste de secrétaire national.
Il se serait en effet bien passé de la coalition des trois autres motions, celles de l'ex-députée Eva Sas (26,2%), du secrétaire national adjoint Alain Coulombel (21,6%) et du membre du bureau exécutif Philippe Stanisière (8,5%).
Principal point d'achoppement, la répartition des 15 postes du bureau exécutif. S'ils ne contestent pas la désignation de Julien Bayou comme patron du parti, ces représentants entendent ne pas lui laisser la majorité des membres de l'équipe dirigeante.
Dans un courrier jeudi soir, ils l'ont enjoint à respecter "la proportionnelle ordonnancée pour la répartition du nombre de postes, des responsabilités", "soit 7 postes pour la motion A et 8 postes pour l'ensemble BCD, et le secrétariat national à la motion A".
"A l'heure où partout sur les territoires nous nous battons pour mettre l'écologie au pouvoir dans les municipalités et mettre en œuvre la transition écologique, c'est notre responsabilité collective de nous unir dans le respect de notre diversité", ajoutent-ils.
La perspective d'une motion unique à l'heure du vote final des 400 délégués samedi est menacée. Les négociations devraient se poursuivre jusqu'à la dernière minute, au dépôt des motions à 13H00.
Jadot s'est préservé
Même en cas d'issue heureuse, les écologistes auront en partie échoué à offrir l'image d'une formation rassemblée à l'heure de poursuivre la bonne dynamique des élections européennes (3e avec 13,5%) pour les élections municipales de mars, où ils veulent prendre plusieurs grandes villes.
"Imaginer une contre-majorité, faire risquer au mouvement de retrouver ce que les Verts ont produit de pire est absolument irrespectueux des votes des adhérents" et engage "une lourde responsabilité vis-à-vis des municipales", gronde Julien Bayou auprès de l'AFP.
"Ce n'est pas prendre au sérieux les nouvelles responsabilités qui nous incombent" et cela "nous ramène au début des années 2000", quand régnaient les querelles internes, abonde David Cormand - qui reste cependant optimiste pour samedi.
"La réalité est plus apaisée que les mots employés par certains", dédramatise d'ailleurs l'eurodéputé Mounir Satouri, signataire de la motion d'Eva Sas et l'un de ses négociateurs. Il promet: "nous avons d'abord travaillé à trois parce que c'était la condition pour ne pas qu'une majorité qui se forme à deux listes écrase une minorité. Nous allons nous retrouver à quatre à la fin".
Yannick Jadot, lui, est probablement content de ne pas s'être impliqué dans le congrès, préservant son statut de véritable chef de file d'EELV. Il ne s'est, du moins, pas prononcé officiellement pour l'une ou l'autre motion, se bornant à souhaiter un large rassemblement. Car dans les faits, la plupart de ses proches se sont retrouvés dans la motion d'Eva Sas, qui ne s'est pas privée de revendiquer sa proximité avec l'ancienne tête de liste aux européennes.
La présentation de listes indépendantes de toute autre formation de gauche dans de nombreuses grandes villes montre en tout cas que l'option défendue avec succès par Yannick Jadot aux européennes a été pour l'essentiel reconduite pour les municipales.
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