L'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU) a été l'épicentre de la contestation le 17 novembre quand des affrontements d'une extrême violence ont éclaté entre les manifestants et la police.
Armés d'arcs, de flèches et de cocktails Molotov, les protestataires ont affronté la police qui répliquait avec des tirs de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogène et un canon à eau.
Ces heurts, les plus violents depuis le début de la contestation en juin, ont été suivis du siège de la PolyU.
Des centaines de protestataires sont restés retranchés dans l'immense campus cerné par un cordon de police.
Une très grande majorité d'entre eux se sont rendus avant d'être arrêtés par la police. D'autres ont réussi à s'évader au moyen de cordes ou par les égouts.
Ces derniers jours, ils semblaient tous s'être volatilisés.
Le personnel de l'université a déclaré n'avoir trouvé qu'une personne et les journalistes n'ont constaté aucune présence significative au cours des dernières 48 heures.
Mercredi soir, un protestataire, le visage couvert par un masque, a affirmé à la presse qu'une vingtaine de manifestants se trouvaient toujours dans la PolyU.
Sécuriser le site
Quand la police et les pompiers ont débuté leur opération, visant à recueillir des éléments pour l'enquête et sécuriser le campus onze jours après le début du siège, aucune présence d'occupants n'a été constatée.
La police anti-émeute a commencé jeudi matin à rassembler des dizaines d'engins incendiaires artisanaux, d'arcs ainsi que des bouteilles de produits chimiques dérobés dans des laboratoires de l'université.
Des spécialistes en explosifs, suivis par des journalistes, sont allés de salle en salle, passant devant des murs couverts de graffitis hostiles à la police.
Ils ont rapidement stocké dans une cour des bidons d'essence à moitié pleins, des cocktails Molotov fabriqués avec des bouteilles de vin et de nombreuses bouteilles en verre contenant des produits chimiques.
L'ensemble a été ensuite étiqueté et évacué.
Le porte-parole de la police, Chow Yat-ming a expliqué que la priorité de cette opération n'était pas d'arrêter les protestataires susceptibles de se cacher dans cette vaste université.
"Notre priorité, ce ne sont pas les personnes mais les matières dangereuses qui sont sur le campus", a-t-il affirmé à la presse.
Cependant, "si nous tombons sur des manifestants ou des personnes restées à l'intérieur, nous essaierons de les convaincre d'avoir des soins médicaux ou même un examen médical".
Vaste opération de nettoyage
Une fois le site sécurisé, une gigantesque opération de nettoyage va débuter pour effacer les traces de cette occupation.
Le site ressemble en effet à un véritable champ de bataille couvert de fragments de briques - jetés à la police par les manifestants - mélangés à des débris tels que des casques, des vêtements et des masques à gaz.
Le café Starbucks a été mis à sac, ses fenêtres et le comptoir couvert de graffitis.
Les établissements hongkongais du géant américain ont régulièrement été la cible des manifestants. La filiale hongkongaise de Starbucks appartient à un conglomérat familial accusé d'être proche de Pékin.
Mercredi, les responsables de la PolyU ont appelé la police à lever son siège et ont demandé au gouvernement de l'aider à enlever les matières dangereuses.
Le mouvement de protestation a débuté en juin à la suite du rejet d'un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale.
Celui-ci a depuis été retiré, mais les manifestants ont élargi leurs revendications.
Au fil des mois, les manifestations et les actions sont devenues de plus en plus violentes.
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