Aujourd'hui je vous parle de Proxima, un film avec Eva Green, Matt Dillon et Zélie Boulant-Lemesle.
Proxima est un film qui parle de l'espace, mais je préfère prévenir qu'il ne se passe, à aucun moment, ailleurs que sur Terre, ce qu'apparemment certains spectateurs dans la salle de cinéma où je me trouvais n'avaient pas compris en allant voir le film.
Le volet spatial s'intéresse à Sarah, interprétée par Eva Green, qui a été choisie pour rejoindre le prochain équipage de l'ISS. Nous la suivons dans son entraînement physique obligatoire, effectué par l'agence spatiale européenne plusieurs mois avant le départ. Des scènes qui ne surprendront pas les fans de l'astronaute normand Thomas Pesquet, puisque nous avons pu voir une bonne partie de ces entraînements dans les reportages qui lui ont été consacrés. D'ailleurs, le Français apparaît dans le film !
L'occasion d'évoquer (rapidement) le côté éprouvant de ces tests et de montrer (parcimonieusement) le machisme qui règne encore dans le milieu spatial. Mais dans ce film, la principale difficulté rencontrée par l'héroïne est son lien avec sa fille de 8 ans. Sa maternité la culpabilise de partir dans une aventure d'un an dans l'espace, où elle ne pourra pas la voir grandir. Elle devra la laisser seule avec son père, dont Sarah est séparée.
Le film s'épanche donc sur cette culpabilité et la sensation de manque de part et d'autre de cette famille atypique. J'ai trouvé que mélanger ces deux aspects à l'écran en voulant les rendre égaux brouillait un peu chacun des messages. L'héroïne, qui est parvenue à décrocher un job convoité grâce à ses talents intellectuel et physique, devient cette femme qui craque à l'idée de quitter sa fille, alors que ses collègues masculins ne sont pas du tout traités de cette manière dans le film. Ils ont l'air indifférents à la séparation familiale, et c'est uniquement leur professionnalisme qui est souligné.
Pour le lien mère-fille, les scènes sont justes et très crédibles, je pense que chaque parent peut s'y reconnaître, mais il y a beaucoup d'ellipses, nous ne voyons pas toujours les conséquences des différentes rencontres familiales. Et comme le film s'arrête avant le départ dans l'espace, j'ai eu l'impression d'être arrêtée au milieu de la réflexion. En plus, la fin du film paraît totalement improbable alors que jusque-là, le film paraissait bien coller à la réalité.
Je pense aussi que le film pâtit de First Man, sorti il y a un an (octobre 2018), qui racontait la vie de Neil Armstrong avant et pendant sa préparation au premier voyage lunaire. Il était très bon et abordait ces thématiques.
Mais heureusement, le casting de Proxima est très bon : Eva Green tient bien le film sur tous les aspects et valorise Sarah, cette femme forte. La jeune Zélie Boulant-Lemesle est touchante. Durant le générique, nous pouvons voir des photos de toutes les femmes astronautes avec leurs enfants, un bel hommage.
Proxima est un film réussi, mais j'ai eu de la peine à être captivée. J'aurais aimé que quelques points soient plus approfondis. Pour l'aspect purement spatial, je vous conseille plutôt un documentaire sur Thomas Pesquet, mais si le mix du lien maternel et de l'aventure extraterrestre vous tente, vous pouvez y aller sans risques ! Actuellement au cinéma.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.