De jeunes hommes armés de fusils d'assaut et de machettes avaient attaqué en juillet 2016 ce café fréquenté par des étrangers, dans un quartier huppé de la capitale du Bangladesh.
Après une opération de dix heures, les forces de l'ordre avaient libéré une vingtaine d'otages.
Neuf Italiens et sept Japonais figuraient parmi les 18 étrangers tués. Deux policiers étaient également décédés.
Le juge Mojibur Rahman du tribunal spécial antiterroriste de Dacca, qui a rendu son verdict dans une salle d'audience bondée, a affirmé que cette sanglante attaque avait pour objectif d'"attirer l'attention" du groupe Etat islamique (EI).
"Ils seront exécutés par pendaison", a déclaré le magistrat, expliquant qu'ils ont voulu "porter atteinte à la sécurité publique, créer l'anarchie".
Avant de monter dans un fourgon de police, plusieurs condamnés ont crié "Allahu Akbar" (Dieu est grand) et qu'ils transformeraient le Bangladesh en un "califat islamique". Deux d'entre eux portaient des bonnets de prière avec l'insigne de l'EI.
Sur les huit hommes qui étaient jugés, l'un a été acquitté.
Cinq assaillants avaient été tués au cours de l'attaque qui avait été revendiquée par l'EI.
Huit autres, dont le cerveau Tamim Ahmed Chowdhury, un Canadien d'origine bangladaise, l'ont été plus tard pendant des raids à Dacca et ses environs.
Parmi eux, figuraient les commandants d'une nouvelle faction du groupe extrémiste bangladais Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB), auquel la police a attribué cette attaque.
Le parquet et quelques familles de victimes se sont déclarés satisfaits de ce verdict.
Appel des condamnations
Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga n'a pas commenté ce jugement mais a remercié Dacca pour ce procès qui s'est "rapidement" tenu.
L'avocat de la défense Dalwar Hossain a déclaré avoir l'intention de faire appel de ces condamnations, affirmant que les aveux ont été obtenus sous la torture.
Cette prise d'otages avait été le point de départ d'une série d'attaques et d'assassinats de militants des droits de l'Homme, d'homosexuels, d'étrangers et de minorités religieuses revendiqués par l'EI et Al-Qaïda, portant un sérieux coup à l'image de ce pays connu pour son islam modéré.
Selon la police, cet attentat avait pour objectif de déstabiliser ce pays de 168 millions d'habitants.
Après l'attaque de ce café, le Bangladesh s'était engagé dans un campagne de répression au cours de laquelle plus de 100 extrémistes islamistes présumés ont été tués et près d'un millier arrêtés.
Le gouvernement bangladais a cependant toujours nié que les réseaux jihadistes internationaux aient des relais dans le pays.
Le groupe EI avait revendiqué l'attentat en postant des photos du carnage mais les autorités bangladaises avaient affirmé que le JMB était responsable de cette attaque.
Ce verdict intervient après l'arrestation d'une vingtaine de personnes soupçonnées d'être des islamistes intégristes.
Lundi, trois d'entre eux ont été condamnés à mort pour le meurtre en 2012 d'un de leurs chefs présumés.
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