Il s'agit de l'un des plus lourds bilans humains essuyés par l'armée française depuis l'attentat du Drakkar au Liban en 1983, qui avait fait 58 morts.
Le président français Emmanuel Macron a salué "avec le plus grand respect la mémoire de ces militaires de l'armée de terre, six officiers, six sous-officiers, et un caporal-chef, tombés en opération et morts pour la France dans le dur combat contre le terrorisme au Sahel", précise le communiqué.
"Cette terrible nouvelle endeuille nos armées, la communauté de défense et la France toute entière", a réagi dans un autre communiqué la ministre des Armées, Florence Parly, en précisant qu'"une enquête (a été) ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de ce drame".
Parmi les victimes, figure le fils de l'ancien ministre et sénateur centriste français Jean-Marie Bockel, a confirmé ce dernier à l'AFP. Sept des militaires tués appartenaient au 5ème régiment d'hélicoptères de combat de Pau (sud-ouest), et quatre autres au 4ème régiment de chasseurs de Gap (sud-est).
L'accident est survenu lundi soir dans le Liptako, dans la région de Ménaka, aux confins du Mali, Niger et Burkina Faso, pendant une "opération de combat".
"Engagés au sol depuis quelques jours, des commandos traquaient un groupe de terroristes, décelés quelques heures plus tôt, qui évoluaient en pick-up et à motos. Très rapidement, ils ont été renforcés par des hélicoptères et une patrouille de Mirage 2000", a précisé l'état-major des Armées dans un communiqué.
"Un hélicoptère Cougar, avec à son bord six commandos de montagne et un chef de mission, a alors été engagé pour coordonner l'ensemble des moyens, tout en étant en mesure d'intervenir pour assurer + l'extraction immédiate+ d'un élément au sol", ajoute le texte.
"Vers 19h40, pendant la manœuvre destinée à préparer l'engagement de l'ennemi, l'hélicoptère Cougar et un (hélicoptère) Tigre sont entrés en collision, s'écrasant à courte distance l'un de l'autre. Aucun des militaires embarqués n'a survécu", précise l'état-major.
38 Français tués au Mali
Le dernier accident mortel d'hélicoptères dans l'armée française remonte à février 2018, lorsque deux appareils d'une école de l'armée de Terre s'étaient écrasés dans le Var, dans le sud-est de la France, après une collision en vol, faisant cinq morts.
Le président français "exprime son soutien le plus total à leurs camarades de l'armée de terre et des armées françaises. Il tient à saluer le courage des militaires français engagés au Sahel et leur détermination à poursuivre leur mission", conclut le texte de l'Elysée.
Cet accident porte à 38 le nombre de militaires français tués au Mali depuis le début de l'intervention française en 2013, avec l'opération Serval, d'après un décompte de l'AFP.
L'opération Barkhane, qui a succédé à Serval depuis août 2014, mobilise 4.500 militaires français dans la bande sahélo-saharienne, une étendue vaste comme l'Europe, en soutien aux armées nationales qui combattent des jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) ou à Al-Qaïda.
Mais six ans après le début de l'intervention française, les violences jihadistes persistent dans le nord du Mali et se sont propagées au centre du pays ainsi qu'au Burkina Faso et au Niger voisins. Depuis 2012, les hostilités, doublées de violences intercommunautaires, ont fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de civils.
Et malgré les efforts de formation déployés par l'Union européenne, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et Barkhane, les armées nationales des pays sahéliens, parmi les plus pauvres au monde, semblent incapables d'enrayer la progression des attaques.
Quarante-trois soldats maliens ont été tués mi-novembre dans une attaque dans l'est du pays, près de la frontière nigérienne, s'ajoutant à une centaine de militaires maliens morts dans deux attaques jihadistes en un mois cet automne dans les mêmes confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Au mois de novembre, l'armée française avait déjà perdu un soldat au Mali, le brigadier Ronan Pointeau, 24 ans, dans l'explosion d'un engin explosif, dont la pose avait été revendiquée par le groupe État Islamique au Grand Sahara.
Lors d'une récente tournée au Sahel, la ministre française des Armées avait prôné la "patience" dans la guerre contre les jihadistes au Sahel. "Barkhane ne s'enlise pas. Barkhane s'adapte en permanence", avait-elle assuré.
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