A Paris, la manifestation, organisée à l'appel du collectif féministe #Noustoutes, s'élancera à 14H00 de la place de l'Opéra en direction de celle de la Nation. En tête de cortège, l'Union nationale des familles de féminicide (UNFF) défilera pour "dénoncer le mépris que l'Etat oppose aux familles", selon sa présidente Sandrine Bouchait.
En province également, une trentaine de marches sont prévues, notamment à Lille, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Rennes ou Strasbourg. Mais pas à Lyon ou Nantes, où les militantes - mais aussi des militants - ont mis en place des transports pour venir grossir les rangs de la mobilisation parisienne.
Cette mobilisation survient juste avant la clôture lundi du "Grenelle contre les violences conjugales", lancé début septembre pour tenter d'enrayer ce fléau. Le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné d'une douzaine de membres du gouvernement, doit y annoncer des mesures très attendues par les associations.
"Nous n'arrivons plus à compter les cas où les féminicides auraient pu être évités", affirment les organisatrices des cortèges de samedi dans un appel diffusé sur Facebook. "Avec cette marche, nous ferons en sorte que les pouvoirs publics prennent enfin des mesures à la hauteur", ont-elles ajouté.
Depuis le début de l'année 2019, au moins 116 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte et une étude au cas par cas menés par l'AFP. Sur toute l'année 2018, le chiffre avait atteint 121 femmes victimes, selon le ministère de l'Intérieur.
Quelque 213.000 femmes majeures sont victimes chaque année de violences physiques et/ou sexuelles de la part leur conjoint ou ex-conjoint, soit près de 1% des femmes âgées de 18 à 75 ans, selon des données officielles.
L'an passé, près de 50.000 personnes s'étaient rassemblées dans toute la France - dont 30.000 à Paris selon les organisatrices, 12.000 selon la police - pour cette marche "violette", la couleur des luttes féministes. La manifestation était alors restée à bonne distance des actions des "gilets jaunes", dont le mouvement commençait à prendre à forme.
Des célébrités dans le cortège
Cette année, des collectifs de "gilets jaunes", qui comprennent de nombreuses femmes, ont également appelé à se joindre à la manifestation, appelant à une "société plus juste, plus égalitaire, plus humaine".
Près de 70 organisations, partis politiques, syndicats et associations (Planning familial, CGT, CFDT, EELV, LFI, PS, Unef, PCF, SOS homophobie...) et plusieurs personnalités ont appelé à se joindre au défilé. Parmi elles, les comédiennes Muriel Robin, Julie Gayet ou Virginie Efira, les chanteuses Juliette Armanet et Clara Luciani, ou encore Vincent Trintignant - le frère de Marie, tuée par Bertrand Cantat en 2003.
Une centaine de groupes de jeunes, venus de plusieurs lycées et universités de toute la France, se sont également constitués pour y participer.
Lundi, à la clôture du "Grenelle" à Matignon, le gouvernement doit annoncer ou confirmer une quarantaine de mesures.
La secrétaire d'Etat Marlène Schiappa et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ont ainsi présenté vendredi la "grille d'évaluation" qui doit servir aux forces de l'ordre pour mieux repérer les risques pesant sur les femmes victimes, lorsqu'elles se présentent dans un commissariat ou une gendarmerie.
Le collectif, de son côté, plaide pour certaines mesures "indispensables et urgentes", notamment l'instauration d'un brevet de la non-violence obligatoire pour tous les collégiens, une plus large utilisation de l'ordonnance de protection et la formation de tous les professionnels au contact des victimes.
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