Créé à la comédie de Caen en mars 2019, Visions d'Eskandar a remporté le coup de cœur du comité de lecture du théâtre du Rond-Point à Paris. Cette pièce imaginée par Samuel Gallet, fait partie d'une trilogie dont chaque tome peut s'apprécier indépendamment. Il nous parle de son univers utopique.
Quelle est la place de cette pièce dans la trilogie ?
"C'est le deuxième tome de la trilogie. Dans le premier opus, créé en 2006, la Bataille d'Eskandar, une femme qui vit dans une grande précarité rêve d'un séisme qui redistribuerait les cartes et le séisme se produit. Il ravage la ville. Dans Visions d'Eskandar on retrouve le fils de cette femme. Il est maintenant adulte. Il est hanté par cette destruction et s'interroge sur l'avenir de la ville. La dernière étape du triptyque est une forme concertante, une sorte de piste cachée conçue comme un oratorio, dans lequel on entend les récits des habitants qui survivent à Eskandar. Les spectacles sont complètement autonomes. Visions d'Eskandar évoque une ville imaginaire. Eskandar c'est le nom persan d'Alexandrie, la ville mythique."
Qui est le héros de la pièce ?
"Ce héros s'appelle Michel. Dans la Bataille d'Eskandar il est enfant. Cette fois il est adulte. C'est un architecte de formation. Il rêve d'une ville et d'une société plus durable. La pièce commence par un malaise cardiaque qui le plonge dans un coma profond et c'est dans cet entre-deux que naît de son imagination Eskandar. Il rencontre d'autres personnes qui comme lui sont bloquées entre la vie et la mort."
Quel est le sujet de la pièce ?
"Dans cette pièce, des personnages qui ne trouvent pas leur place dans la société rêvent d'une ville meilleure dans laquelle ils pourraient se réinventer. La Bataille d'Eskandar présentait une ville réduite à l'état de ruines par un séisme, dans Visions d'Eskandar, une nouvelle ville émerge de l'imagination du héros. Cette pièce questionne le rapport de l'homme à l'avenir. Actuellement, nous vivons dans un climat d'insécurité permanente, on ne cesse de nous annoncer une catastrophe imminente. Or la pièce propose une alternative à la catastrophe, une vision plus onirique. C'est aussi un combat intérieur. Il y a bien évidemment un lien entre cette aventure intime que vit le héros et le combat engagé pour nous sortir de cette résignation et de cette impuissance face à l'avenir. C'est une fable sociale."
Quelle est la forme choisie ?
"Il y a trois comédiens sur le plateau accompagnés de deux musiciens. La musique est très présente dans ce spectacle qui combine théâtre et poésie. C'est une alternance constante entre récit et incarnation dramatique. Nous avons recours à des projections lumineuses, un dispositif finalement très simple, qui permet de glisser doucement de la réalité à l'imaginaire et qui brouille les frontières entre le réel et la fiction. La musique a pleinement son rôle à jouer dans cette transition. Les ruines de la ville d'Eskandar se laissent deviner par un jeu de décors mouvant constitué de verrières partiellement détruites".
Vendredi 29 novembre 2019 à 20 heures et samedi 30 novembre à 18 heures au théâtre des Deux rives à Rouen. 10 à 15€. Tél. 02 35 70 22 82
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