Ce CRS comparaissait "pour violences volontaires de la part d'une personne dépositaire de l'autorité publique" après avoir lancé un pavé en direction de manifestants lors de la mobilisation du 1er mai, dans le XIIIe arrondissement de la capitale.
"Je ne veux pas en faire un exemple", a indiqué la procureure dès le début de son réquisitoire car "ce n'est pas le procès de la police".
Sur deux vidéos visionnées à l'audience, on voit le prévenu lancer un pavé en direction de manifestants le 1er mai à Paris. Les images ne montrent pas où a atterri le projectile et s'il a blessé quelqu'un.
"Peu importe le résultat mais lorsque le prévenu lance ce pavé il ne peut pas ignorer qu'il peut provoquer des blessures graves", a ajouté la procureure, assurant que le geste n'était "pas strictement proportionné".
Emu et le visage fermé, le brigadier, 44 ans dont vingt dans la police, a de son côté évoqué "un geste de peur" et "absolument pas" de colère.
Mobilisé ce jour-là depuis le matin avec sa compagnie, le fonctionnaire a évoqué des "scènes de guérilla" sous "une pluie permanente de projectiles": "On n'a pas le temps de descendre en pression", s'est-il défendu.
Quelques minutes avant les faits, le prévenu avait vu son chef de section être gravement blessé au visage par un pavé jeté par un manifestant.
"Notre capitaine était sérieusement blessé, c'est notre boss, donc on s'inquiète pour lui, en plus ça bouge de partout", a ajouté le policier, dont l'avocat a plaidé la relaxe.
Alors, "par réflexe", le fonctionnaire dit avoir renvoyé "ce pavé pour avoir une distance de sécurité", affirmant qu'il se "sentait agressé" par les manifestants. Mais, "je ne voulais blesser personne", a-t-il rajouté, en soulignant avoir lancé le projectile "dans une zone neutre".
Mais pour le président, l'extrait vidéo est "ravageur pour l'image des forces de l'ordre", tout en évoquant "une foule agressive".
Jugement le 19 décembre.
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